Elle aurait pu être un cadeau empoisonné, la Coupe de France a finalement été un bol d'air frais. Pendant que certains Verts respiraient sur leur terre natale, les autres ont, de belle manière, rebondit à quelques dizaines de kilomètres du Forez. Mais cette qualification semble désormais bien loin. Car désormais, c'est tous ensemble et avec un tout autre objectif, que les hommes de Laurent Batlles s'apprêtent à recevoir Pau. Un adversaire difficile à manier qu'il va falloir dominer, pour rebondir après deux journées manquées.
Samedi 25 novembre
15h : AS Saint-Étienne – Pau FC
19h : SC Bastia – AJ Auxerre
US Concarneau – Amiens SC
USL Dunkerque – Stade Lavallois MFC
Grenoble Foot 38 – Rodez Aveyron Football
Paris FC – FC Girondins de Bordeaux
QRM – Valenciennes FC
FC Annecy – AC Ajaccio
ESTAC Troyes – EA Guingamp
Lundi 27 novembre
20h45 : Angers SCO – SM Caen
Objectif rebond pour les Verts ! Mais ce ne sera pas l'ambition de toutes les équipes de Ligue 2 BKT ce week-end. Laval tentera de conserver sa place de leader face à Dunkerque. Angers, de son côté, pourrait profiter d'un faux pas en battant Caen, lundi. Auxerre, bourreau de nos Stéphanois avant la trêve, essayera d'enchaîner à Bastia. Côté haut de tableau toujours, Ajaccio souhaitera valider son nouveau statut à Annecy, tandis que Grenoble essayera de se faire une place dans le Top 3 avec la réception de Rodez.
Loin de toutes ses préoccupations, QRM et Valenciennes disputeront un match de la peur. Paris et Bordeaux, qui retrouvent petit à petit des couleurs, s'affronteront également.
Match d'ouverture de la 15eme journée de Ligue 2 BKT, la rencontre, qui verra les Verts accueillir Pau, samedi 25 novembre (15h) au Stade Geoffroy-Guichard, sera arbitrée par Faouzi Benchabane.
Samedi 25 novembre (15h), le match, qui opposera dans le Chaudron, l'AS Saint-Étienne au Pau FC, sera arbitré par Faouzi Benchabane. Ce dernier sera assisté de Djemel Zitouni et de Fabrice Hébrard. Les instances fédérales ont par ailleurs désigné Romain Zamo en qualité d'arbitre remplaçant.
Lors du précédent exercice, Faouzi Benchabane avait croisé la route des Stéphanois à trois reprises. À l'occasion de leur entrée en lice en Coupe de France et une élimination à l'issue de la séance de tirs au but face à Rodez (0-0, 3 tab à 4). Ainsi qu'en championnat lors d'un déplacement à Annecy synonyme de revers (2-1) et à domicile, face aux Chamois Niortais défaits sur le score de 2-0 à la faveur d'un doublé signé Ibrahima Wadji. Cette saison en revanche, il s'agira d'une première.
Depuis l'entame de la saison, Faouzi Benchabane a dirigé neuf matches de Ligue 2 BKT au cours desquels 33 joueurs ont été avertis et un seul expulsé: le Troyen Mehdi Tahrat face à Concarneau (0-0).
En dépit d'une kyrielle de départs, pas moins de 17 parmi lesquels on retiendra notamment ceux de Quentin Boisgard, de retour de prêt à Lorient, Erwin Koffi et Mayron Georges, respectivement pour le Neftchi Bakou (Azerbaïdjan) et la formation israélienne du Beitar Jérusalem et celui de leur coach, le Forézien Didier Tholot, héros d'un mémorable ASSE - OM (1-0) en 1991, les Palois, désormais drivés par l'ex-Nîmois Nicolas Usaï, n'ont pas raté leur début de saison. À l'image de ce premier succès retentissant obtenu aux dépens des Girondins de Bordeaux (3-0), de celui renversant face à Grenoble (3-2) et plus globalement des 18 points d'ores et déjà engrangés. Qualifié pour le huitième tour de la Coupe de France, Pau, qui compte dans ses rangs Louis Mouton, auteur d'un superbe but la saison dernière sous le maillot vert, n'a essuyé jusqu'alors que quatre échecs.
Comme le nombre de buts palois, lui valant une remarquable deuxième place au classement des divisions offensives en dépit d'un match en retard à disputer à Concarneau. Outre Henri Saivet, les Béarnais peuvent également s'appuyer non seulement sur le talent de Yanis Begraoui, auteur d'une volée splendide en totale extension face à Grenoble (3-2) mais également sur l'efficacité de Mons Bassouamina (5 buts) et celle de Khalid Boutaib et Moussa Sylla, respectivement quatre et trois "filoches" à leur compteur.
Ayant porté le maillot vert lors de la saison 2016-2017 conclue à la 8eme place et au cours de laquelle il prit part à 35 matchs et inscrivant un but à Caen (0-2), le milieu offensif sénégalais, après avoir exercé son talent en Turquie, a effectué un retour remarqué, l'an dernier, dans l'Hexagone. L'ASSE n'en garde d'ailleurs pas forcément un très bon souvenir si l'on se remémore ces deux coups-francs synonymes de doublé, le 5 septembre 2022 (2-2). Formé aux Girondins de Bordeaux, Henri Saivet aura été l'un des principaux artisans du maintien du Pau FC en Ligue 2 BKT et d'une entame d'exercice prometteuse avec quatre réalisations et trois passes décisives. Il est ainsi impliqué sur 30% des buts béarnais.
La saison dernière, un but d'Ibrahima Wadji puis un penalty transformé par Jean-Philippe Krasso avait permis aux Verts de l'emporter face à Pau dans le Chaudron (2-0).
En s'imposant face à Lille (1-2), le week-end dernier, les Vertes ont fait le bon coup et se sont offertes le droit de sortir de la zone rouge. Une performance qu'il faudra confirmer, ce samedi, sur la pelouse de Dijon. Un succès permettrait aux filles de Laurent Mortel de se donner un sacré bol d'air.
Thierry Laurey, joueur puis recruteur à l'ASSE, garde un excellent souvenir de ses deux expériences stéphanoises. Aujourd'hui sans club après avoir, entre autres, coaché et gagné la Coupe de la Ligue 2019 avec Strasbourg, il est en quête "d'un nouveau challenge à relever, y compris à l'étranger. Je suis ouvert à tout, Mais je suis patient et attends que l'on me propose un bon projet." Pour l'heure, il évoque pour nous une riche carrière.
Thierry, le partenaire le plus talentueux aux côtés duquel tu as évolué à Saint-Étienne lors de la saison 1990-1991 ?
Incontestablement, Lubo Moravcik. Il avait les deux pieds Et une grinta incroyable. Même à l'entraînement, il refusait la défaite. Il avait également une grosse qualité de passe. C'était en outre un bon mec qui aurait pu jouer dans un club du Top 10 européen. Je n'oublie pas non plus Sylvain Kastendeuch, la Sécurité Sociale derrière qui formait avec Jean-Pierre Cyprien une belle charnière. John Sivebaek était un super contre-attaquant et faisait preuve d'un état d'esprit génial. Nous formions une belle équipe.
Et plus largement tout au long de ta carrière ?
George Weah. Il inventait des choses régulièrement. C'était dingue. Je citerais aussi Jean-Pierre Papin, un phénomène qui cadrait toutes ses frappes, Alain Giresse, Valdo, Corentin Martins et Karl-Heinz Forster. Un régal de simplicité. Un modèle de professionnalisme, de rigueur et animé du souci permanent de s'intégrer rapidement. Quand il a débarqué à Marseille, il a tenu à parler français dans les meilleurs délais. Avant chaque séance, il préparait son corps, à l'écart du groupe, dix à quinze minutes durant. Il était en avance sur nous en termes de préparation individualisée.
Le joueur le plus rugueux ?
À l'OM, avec Basile Boli, Éric Di Meco ou Carlos Mozer, ça démontait pas mal ! Je me souviens également de Roger Mendy à Monaco ou de Luigi Alfano à Toulon. Quand on se déplaçait dans le Var, on savait que ce serait compliqué. Aujourd'hui, avec le recul, on en rigole entre nous mais on avait une forme d'appréhension. On se faisait rentrer dedans par des joueurs s'engageant à 100%. C'était rude, chaud, parfois à la limite mais après ce genre de matchs, tu pouvais voyager !
"Philippe Chanlot: un animateur hors pair"
Le plus fêtard ?
Sans hésiter, Philippe Chanlot, passé entre autres par l'OM, Metz et Toulouse. C'est un mec que j'aimerais revoir d'ailleurs tant il était gentil, facile à vivre. Il avait toujours la banane. Je me souviens que nous avions effectué un stage à Tahiti au Club Med. Il avait animé les soirées de main de maître. Le Club voulait l'engager comme G.O... Jean-Pierre Orts, également, était un super mec. Proche, humble. Avec mes collègues du centre de formation de Valenciennes, on l'adorait. On était des gamins. Il nous disait : "allez, je vous offre un café en face. On jouait au billard, au baby-foot et il refusait toujours que nous payions. Je pense enfin à Henri Stambouli qui vient hélas de nous quitter. Toujours souriant, toujours affable.
Ton meilleur souvenir ?
Le maintien avec Sainté à l'issue de l'exercice 1990-1991 constitue l'un de mes bons souvenirs. J'étais arrivé en provenance du PSG en octobre. Courtisé également par Cannes et Montpellier, j'avais opté pour l'ASSE. L'entame de saison avait été délicate pour les Verts. Nous avons bien redressé la barre et fini dans la première partie de tableau. Nous avions accroché le nul à Gerland lors du derby (1-1) et tenu en échec le PSG de Safet Susic dans le Chaudron (1-1).
Ta vie en Bleu ?
Elle a été courte mais terriblement enrichissante. J'ai disputé en effet un seul match en 1989 avec l'Équipe de France face à l'Écosse que nous avions d'ailleurs perdu (2-0). Ce jour-là, j'avais été retenu en raison, entre autres, de la blessure de Jean Tigana. Face à la Yougoslavie, je suis resté sur le banc. Didier Deschamps avait été titularisé. On sait la carrière qu'il a faite après. Je ne nourris donc aucun regret. J'étais aux taquets, à mon maximum. Et fier d'avoir porté ce maillot. Je me souviens que nous étions dans la voiture de mon pote Christian Pérez, qui jouait à Nîmes. Nous roulions sur le "périph" à Paris lorsque nous avons appris notre sélection à la radio. Quel bonheur inouï !
Le coach qui t'a le plus marqué ?
Sylvester Takac à Sochaux. On partageait la même philosophie du foot : de la rigueur et un brin de fantaisie. Lors des mises au vert, la veille au soir, nous avions le droit de manger du fromage agrémenté d'un verre de vin. C'est Jean-Christophe Thomas qui effectuait le choix du cru. Il importe de s'offrir ces plages de liberté, de convivialité, de gaieté. Avec modération, bien évidemment. J'ai aimé également travaillé sous les ordres de Gérard Banide, un puriste, un amoureux du jeu, et sous ceux de Jean-Louis Gasset, un stratège, un maître tacticien, dont je fus, plus tard, l'adjoint à Montpellier.
Ton plus beau but ?
Je me souviens avoir inscrit un but d'une frappe toute pourrie (sic) à ras de terre à Christophe Gardié, je crois, face à Sochaux (2-1). Mon plus beau but avec l'ASSE, je l'ai marqué face à Nancy. Sur un long ballon, je l'ai repris en une touche et j'ai lobé Sylvain Matrisciano. On jouait depuis une minute. Nous l'avions emporté largement (4-1).
L'équipe qui faisait figure de bête noire ?
L'AJ Auxerre et son marquage individuel, son pressing effréné dès le coup d'envoi. Vous saviez que vingt minutes durant, vous alliez subir une tornade. Cela partait dans tous les sens avec Cocard, Vahirua et Coco Martins (avec l'ASSE, Thierry Laurey a cependant battu la formation icaunaise, inscrivant le but du 2-1 à Bruno Martini, le 13 janvier 1991 dans le Chaudron, ndlr). Face à Nantes, j'ai également beaucoup souffert. Une année, nous en avions pris 6. Pas vraiment bon pour la tête... Avec Sainté, au retour d'un stage en montagne, je garde également en mémoire un revers à la maison essuyé face aux Canaris de David Marraud (1-3).
Tu évoluais dans l'entre-jeu mais tu as également joué plus haut...
Par la force des choses. Ce match face à Nantes a été marqué par la terrible blessure de Philippe Tibeuf. Nous avions également perdu Étienne Mendy, victime d'une fracture à la malléole et mon pote de Valenciennes, Dominique Corroyer. Alors que j'opérais en relayeur aux côtés de Lubo et d'Yvon Pouliquen, j'ai été aligné en attaque pour la première fois à Bordeaux. Prendre la profondeur, ce n'était pas vraiment mon truc. Je le faisais vertement savoir à mes coéquipiers lorsqu'il ne me servait pas dans les pieds ! Avoir un défenseur sur le dos, des spécialistes comme le Sochalien Franck Sylvestre, c'était quelque chose de spécial.
Et ton rôle de recruteur au sein de la maison verte en 2011 ?
J'avais connu une longue période de chômage de 21 mois et je me suis régalé dans ce nouveau rôle. C'était formidable. J'ai beaucoup voyagé, effectué des milliers de kilomètres pour dénicher le joueur correspondant au profil recherché par Christophe (Galtier). Un agent avait indiqué un Ivoirien évoluant à Leeds aux présidents. Je suis allé le voir à Genève à l'occasion d'un match opposant Israël à la Côte d'Ivoire. J'ai été séduit. Il s'agissait de Max-Alain Gradel. J'ai également suivi Jérémy Clément et Fabien Lemoine. Il a signé in-extremis à Sainté alors qu'il était sur le point d'être prêté à l'ETG. J'ai également supervisé le Roumain Banel Nicolita et le Brésilien Paulão, finaliste européen avec Braga face au Porto de Radamel Falcao. J'y croyais beaucoup. C'était, à mes yeux, un défenseur formidable mais il ne s'est pas acclimaté à son nouvel environnement. Dans tous les cas, ce fut une expérience très enrichissante.
Le transfert qui ne s'est pas réalisé ?
Valenciennes, lors de chaque intersaison, devait vendre un joueur pour équilibrer son budget. Les deux années précédentes, Jean-Luc Sokal et J.P.P. avaient respectivement signé à Monaco et à Bruges. En 1986, c'était cette fois mon tour. Tout était calé, bien engagé avec le Matra Racing de Victor Zvunka. Cela a traîné. Et puis un agent a fait part au club nordiste de l'intérêt de l'OM. J'ai pris la route en direction de Paris et j'ai rencontré Bernard Tapie et Michel Hidalgo. Deux heures plus tard, je paraphais un contrat de quatre ans avec Marseille.
Une anecdote ?
J'avais 17 ans en 1981 lorsqu'avec le Sports Études de Troyes, j'ai joué face à son homologue auxerrois. À la fin du match, Guy Roux m'a appelé dans son bureau et m'a dit: "Ce serait sympa que tu nous rejoignes". J'ai réfléchi et finalement je n'ai pas donné suite. Il y avait beaucoup de jeunes et au final peu d'élus. J'ai eu peur de ça et j'ai préféré signer à Valenciennes. Avec Guy Roux, il y a cependant eu toujours du respect et une confiance réciproque.
Mal en point(s), l'ASSE, relookée en ce mercato d'hiver décisif dans la course au maintien, avait tout particulièrement coché ce mois de février proposant un calendrier a priori favorable, offrant trois réceptions et quatre matchs que l'on qualifiera d'abordables face à des rivaux directs. Successivement, Annecy battu sur un but sublime - le but de l'année en Ligue 2 BKT - signé Mathieu Cafaro (3-2), Dijon, défait 2-0 et Nîmes, estoqué à la maison (1-2) avaient payé cash le rebond salvateur de Verts soudain ragaillardis et rêvant d'une passe de quatre du plus bel effet. Eh bien, les Ligériens furent reçus 12 sur 12 !
Pau, qui avait accroché les Stéphanois dans le Béarn grâce à deux coups-francs d'un ex de la maison verte, Henri Saivet (2-2), dut en effet s'avouer vaincu dans un Chaudron ne boudant pas son plaisir (2-0). Non sans avoir longtemps existé et porté le danger à l'instar de Mons Bassouamina, butant sur la transversale ou de Yanis Begraoui se voyant refuser le but de l'égalisation pour une position de hors-jeu.
Auparavant, Ibrahima Wadii, déjà buteur dans le Gard au terme d'une chevauchée au long cours, avait ouvert le score de près, taclant victorieusement un service parfait de Dennis Appiah avant que Niels Nkounkou, lancé plein champ, ne contraigne Henri Saivet à commettre l'irréparable dans la surface de réparation. Une occasion en or massif pour "Jipé" Krasso, le buteur le plus prolifique de la Ligue 2 BKT, de tuer tout suspense. Avec sang-froid et maîtrise d'un plat du pied sécurité.
Quatre à quatre, en ce mois de février de tous les sourires, Laurent Battles et son groupe venaient de se repositionner dans des eaux plus tranquilles et d'écarter au passage Dijon et Nîmes qui, au final, ne parviendront d'ailleurs pas à se remettre à flots.
Samedi 25 février 2023
À Saint-Étienne (Stade Geoffroy-Guichard), AS Saint-Étienne bat Pau FC : 2-0 (1-0).
Arbitre: Benjamin Lepaysant; 21 342 spectateurs.
Buts pour Saint-Étienne: Wadji (29e), Krasso (77e, sp).
Avertissement à Pau: Evan's (90e).
ASSE. Larsonneur - Appiah, Briançon (cap.), Pétrot - Cafaro (S. Sow, 11e), Bouchouari (Chambost, 90e+1), Monconduit, Lobry (Fomba, 68e), Nkounkou - Krasso, Wadji (K. Bamba, 67e). Entraîneur: Laurent Batlles.
PAU. Ndiaye - N. Sow, Kouassi (cap.), Ruiz - Koffi, Beusnard (Boli, 78e), Saivet, Abzi (Evan's, 63e) - Sylvestre (D'Almeida, 79e), Begraoui, Bassouamina (Yattara, 78e). Entraîneur; Didier Tholot.
Exigeant, intransigeant, novateur, énigmatique, économe de ses mots. Tout a été dit sur "Le Sphinx", entraîneur hors norme, joueur de tête dans toute l'acception du terme, capable d'évoluer avec un égal bonheur dans l'entre-jeu ou en charnière centrale.
L'exigence au quotidien, il se l'imposait également à lui-même. L'intransigeance témoignait de cette loyauté intellectuelle et cette rigueur, érigées en vertus cardinales, qui le caractérisaient. Son profil novateur, à l'image de Monsieur Jean Snella, maître en la matière, a propulsé l'AS Saint-Étienne sur le devant de la scène et rallié la France entière à son panache vert. Le côté énigmatique, qu'il ne cherchait pas à dessein à cultiver, a cependant concouru à sa légende, lui qui pesait ses mots, s'exprimait posément et avec justesse sans chercher à tout prix à séduire, à tresser des louanges à l'envi, à s'abandonner à un discours convenu, à se renier en somme.
S'inspirant, entre autres, d'Albert Batteux et de coachs évoluant à l'étranger, conjuguant au plus que parfait altruisme et créativité, pragmatisme et fulgurances, générosité et pragmatisme, Robert Herbin fait également la part belle à la préparation physique, au potentiel athlétique. Il en est intimement convaincu : le talent, seul, ne saurait suffire à des lendemains triomphants. Le don de soi, le dépassement de fonctions - déjà ! -, la polyvalence et la responsabilisation des joueurs sont ainsi sans cesse prônés par cet entraîneur exceptionnel consacré dès sa deuxième saison sur le banc des Verts par un doublé Coupe-Championnat en 1974.
Robert Herbin et ses hommes entreront dans le cœur des Français se reconnaissant dans cette équipe qui leur ressemble et à laquelle ils aiment à s'identifier. Régnant quasiment sans partage sur le football hexagonal, multipliant les exploits sur la scène européenne jusqu'à une inoubliable finale du côté de Glasgow, l'ASSE a changé de dimension avec Robby. Son palmarès XXL, tant en tant que joueur qu'en qualité de coach, sa personnalité hors du commun, ce mystère qui parfois l'escortait en auront fait l'une des légendes de ce club définitivement pas tout à fait comme les autres.
Si vous avez la riche idée de pousser les portes du Musée des Verts, vous découvrirez la lettre de recommandation de Monsieur Setboune concernant le jeune et déjà talentueux Robert Herbin, en partance de Nice, une réplique de la Coupe de France 1968 remportée aux dépens des Girondins grâce à un doublé, œuvre de Rachid Mekhloufi (2-1) ainsi qu'un maillot porté par "Roby" lors de la saison 1971-1972, l'un des 492 qu'il endossa pour le plus grand bonheur du Peuple Vert.
À l'instar de cet objet présenté dans cette rubrique consacrée aux 90 ans du club, le Musée des Verts a pour objectif de diffuser la grande histoire de l'AS Saint-Étienne. Depuis le 20 décembre 2013 et à travers 1 000 autres objets, le Musée incarne la fierté des supporters et les valeurs d'un territoire. À l'intérieur même du Stade Geoffroy-Guichard, venez découvrir cette riche et passionnante saga. Plus d'informations sur museedesverts.fr ou par téléphone au 04 77 92 31 80.
Kess, tu es maintenant en France depuis près de quatre mois... Comment te sens-tu à Sainté ?
Mon intégration se passe bien, mais étant anglophone, la barrière de la langue est un défi quotidien pour moi. Mes coéquipières bilingues m’aident heureusement beaucoup. Le club propose aussi des cours hebdomadaires pour apprendre le français, ce qui me permet de m’améliorer lentement pour mieux comprendre mes coéquipières et le staff. Sinon, je me suis bien installée à Saint-Étienne, la ville est très accueillante. Le club a organisé une visite de la ville avec l’Office du Tourisme pour toutes les nouvelles joueuses et ça nous a permis de connaître l’histoire de Sainté. Depuis, l’un des guides a gentiment proposé de nous montrer, à ma famille et moi-même, les environs de Saint-Étienne qui ne peuvent être appréciés qu'en voiture. C'est à couper le souffle !
Qu’as-tu découvert de nouveau depuis ton arrivée ?
En France, la vie est plus détendue par rapport aux États-Unis où j’ai vécu six ans avant de rejoindre le club. Je vois souvent des familles et des groupes d’amis passer du temps ensemble, ça fait chaud au cœur de voir ce sentiment de communauté. J’apprécie aussi beaucoup la diversité culinaire, les nombreuses boulangeries, le système de transport en commun et le peu de pluie ! Ce sont les points positifs de ma vie ici !
Le succès à Lille est extrêmement important pour le moral et la confiance du groupe !
Pour en venir au terrain, comment te décrirais-tu en tant que joueuse ?
Je me décrirais comme une joueuse directe, dynamique et créative, qui cherche à jouer rapidement et de manière agressive pour aller de l’avant avec le ballon. J’aime affronter les joueuses en un contre un et combiner avec mes coéquipières pour nous créer des opportunités devant le but. Je suis plutôt à l’aise dans tous les postes offensifs, que ce soit à gauche ou à droite, dans l’axe ou sur l’aile. Et j'aime tout autant marquer que permettre à mes coéquipières de marquer !
Justement, tu as marqué le but de la victoire à Lille le week-end dernier...
J’étais vraiment heureuse de marquer mon premier but pour Saint-Étienne et c’était encore mieux que ça débouche sur notre première victoire de la saison !
Qu'est-ce que ce succès change pour toi et les filles ?
Il est extrêmement important pour le moral et la confiance du groupe. Collectivement, nous avons travaillé très dur depuis le début de la préparation... Ça fait du bien de voir notre dévouement commencer à porter ses fruits.
La suite, c'est quoi ?
Le prochain match contre Dijon est très important, car nous voulons continuer sur la lancée de Lille. Dijon est un bon adversaire et nous savons que chaque match est un nouveau défi. Mais on va débuter ce match avec plus de confiance, toujours autant de concentration et beaucoup détermination pour gagner les trois points.
Le plus intraitable gardien stéphanois dans le Chaudron n'est autre que Jérémie Janot. Il a même devancé pour la circonstance la légende absolue qu'est Ivan Curkovic. Du 6 novembre 2004 et un but inscrit par le Niçois Victor Agali (2-1) à celui signé par le Nancéien Cédric Lécluse (0-2), le 21 septembre 2005, le portier forézien a préservé ses cages inviolées durant 317 jours et 1 534 minutes. Un record.
Dans sa dernière étude, le CIES, Centre International d'Etude du Sport, se penche sur le temps de jeu accordé aux joueurs formés au club. À ce petit jeu, l'ASSE fait partie des bons élèves puisque le club se classe troisième du classement de Ligue 2 BKT avec 21.1% du temps de jeu total de l'effectif stéphanois accordé à des joueurs passés par le Centre sportif Robert-Herbin.
Au total, l'ASSE a utilisé 9 joueurs lui permettant d'atteindre ces 21.1% : Etienne Green, Léo Pétrot, Mickaël Nadé, Aïmen Moueffek, Dylan Chambost, Antoine Gauthier, Karim Cissé, Maxence Rivera et Saïdou Sow, transféré depuis.