Sur un air de samba !

En cette entame de championnat, les Stéphanois, brillants promus, séduisent. Ils proposent un football chatoyant, porté sur l'attaque. Ambitieux, mais en revanche pour l'heure pas franchement récompensé d'un point de vue comptable. Le retour parmi l'élite, il est vrai, ressemble à s'y méprendre à une étape de haute montagne de la Grande Boucle. Une succession de cols de légende comme autant d'embûches, de juges de paix. Les Verts, s'ils sont parvenus à basculer avec les meilleurs à Monaco (2-2) et Marseille (3-3), ont, en revanche, calé face à Nantes (0-2). Dès lors, dans l'ex-capitale du cycle, la réception de Nancy constitue un premier lacet à négocier sans saut de chaîne ou autre coup de fringale. 

Après s'être coltiné, excusez du peu, Christophe Dugarry, Nwankwo Kanu, David Trezeguet et Christian Vieri, Lucien Mettomo poursuit son apprentissage du très haut niveau. Du high level dans le texte et sur le pré avec en l'occurrence au menu un certain Tony Cascarino, avant-centre so british, impactant et aimant viscéralement les duels. 

Alex fait le show

Les débats sont alertes, enlevés, rythmés à souhait. Le Chaudron ne ménage pas ses encouragements avant que Saïd Chiba, à bout portant d'un superbe exter du pied droit, ne vienne le climatiser et doucher ce bel enthousiasme. Le coup est rude pour des Foréziens, privés de la grinta et de l'expérience de Jean-Guy Wallemme, blessé et toujours dans l'attente de la signature du Norvégien, Bjorn Tore Kvarme, courtisé par l'Inter. Dominateurs mais manquant de ce soupçon de réussite dans le dernier geste à l'instar de Stéphane Pédron et de Patrick Revelles, les hommes de Robert Nouzaret sont tout proches de subir la double peine lorsque Tony Cascarino inscrit le but que l'on imaginait être celui du break. Off-side, juge l'arbitre assistant. 

Le moment de stupeur passé, les Verts changent de braquet. Dans le rôle du dynamiteur de la course, Alex. Ou plus précisément Alexcellent. Pour une première de rêve. Après avoir égalisé sur une remise de la tête de son pote José Aloisio, il lui rend la pareille à l'issue d'un numéro de soliste de haut vol. Un retour d'ascenseur bienvenu marquant pleinement la remontée parmi l'élite en unités sonnantes et trébuchantes. Les Verts, portés par Tchiressoua Guel et leur duo sud-américain, tiennent leur premier succès au terme d'un match emballant (2-1). 

"Nous avons écouté les conseils de Carlos Curbelo. Nous aurions pu porter notre choix sur le Norvégien (Sigur) Rushfeldt qui vient d'être transféré à Santander pour 21 millions ou sur l'international polonais (Arthur) Wichniareck mais nous avons jugé les Brésiliens supérieurs", se félicitera Gérard Soler dans les colonnes de "La Tribune". Avec la réussite, mais également la triste conclusion que l'on sait...    

Vendredi 20 août 1999

À Saint-Étienne (Stade Geoffroy-Guichard), AS Saint-Étienne bat AS Nancy Lorraine : 2-1 (0-1).

Arbitre : Bruno Derrien, 28 924 spectateurs.

Buts pour Saint-Étienne : Alex (64e), Aloisio (79e).

But pour Nancy : Chiba (26e).

Avertissements à Saint-Étienne : Leclerc (48e), Sablé (77e), Pédron (86e).

Avertissements à Nancy : Chiba (56e), Oliseh (76e), Lécluse (89e).

ASSE. Alonzo - Sablé, Mettomo, Leclerc, Potillon (Billong, 73e) - P. Sarr, Guel, Ferhaoui (cap., Boudarène, 46e), Pédron -  Aloisio, Revelles (Alex, 56e). Entraîneur : Robert Nouzaret.

NANCY. Laquait - D. Ferreira, Lécluse, Rambo, Meniri - Moracchini, Chiba, Biancalani (cap.), Oliseh (P. Correa, 82e) - Cascarino, Wiart (Bottelin, 86e). Entraîneur : Laszlo Boloni.