Histoires de victoires Anciens Verts Mardi 21 Juil. 2020 à 17h05

Osvaldo Piazza : "Fier d'avoir fait partie de cette équipe"

L’Argentin, toujours aussi affable, retrace son parcours en Vert, marqué par la victoire en Coupe de France en 1974 et son intégration réussie au sein d’un vestiaire dirigé d’une main de maître par Robert Herbin.

LE CONTEXTE

Nommé en 1972 à la tête de l’équipe première, Robert Herbin est en train de marquer de son empreinte l’ASSE. Toujours aussi talentueux, les Verts se sont désormais dotés d’une qualité physique de renom, faisant d’eux une équipe presque imparable. Ainsi en atteste la saison 1973-1974, qui se termine par un doublé coupe-championnat, le troisième dans l’histoire du club.


Arrivé en 1972 à Saint-Étienne, Osvaldo Piazza va complètement se révéler sous les couleurs stéphanoises. Son talent balle au pied mais aussi sa rage sur un terrain feront rapidement de lui un joueur clé dans le dispositif tactique des Verts. L’Argentin, qui souligne ici l’impact du coach qui lui a fait confiance, un certain Robert Herbin, revient pour nous sur une époque qu’il n’a jamais oubliée.


Quels sont vos souvenirs de la finale de 1974 remportée face à l’AS Monaco ?
Je n’avais qu’une seule chose en tête : rester attentif à Delio Onnis. Carlos Bianchi, l’autre buteur de Monaco, n’étant pas là, Onnis était leur principal atout offensif. Même s’il a réussi à marquer, je pense avoir fait mon maximum. Durant la finale, on n’a pas été brillants. Mais, on était solides, assez sûrs de notre force. C’était très compliqué de nous battre.


Vous rappelez-vous de votre joie au coup de sifflet final ?

C’était mon premier titre ! J’étais ému, mais je dirais que ça allait même au-delà. J’étais devenu ce que je voulais être. Mes débuts avaient été compliqués. L’arrivée en France, un pays très différent de l’Argentine, n’avait pas été simple. À Saint-Étienne, les gens t’adorent, t’aident et t’aiment. Mais, le changement était quand même brutal pour moi. Alors, ce titre était comme une libération. J’ai fêté le fait de faire partie de cette équipe. J’étais davantage fier de cela, de m’être intégré dans ce puzzle qu’était l’ASSE, que du trophée.



Vous avez donc bien fêté cela…

J’ai une photo au Lido*, exposée chez moi, en Argentine. On avait pu danser sur les tables, nos épouses avaient même été conviées. Je me souviens également d’une virée sur les Champs-Élysées. On a posé au milieu de la route avec le Président Rocher, Monsieur Herbin et Christian Lopez. J’étais à Paris, sur la plus belle avenue du monde, en train de fêter un trophée. Je me pinçais pour y croire !

Ce titre était comme une libération. J’ai fêté le fait de faire partie de cette équipe. J’étais davantage fier de cela, de m’être intégré dans ce puzzle qu’était l’ASSE, que du trophée en lui-même


Quel genre d’entraîneur était Robert Herbin ?
Après son décès, on m’a posé plusieurs fois cette question et, même si je l’ai bien connu, je ne saurais expliquer convenablement comment il était. Déjà, son parcours était particulier. À peine sa carrière de joueur arrêtée, il est devenu entraîneur. J’irais même plus loin : il avait tout prévu, il savait que ça allait se passer comme ça. Lors de sa dernière saison de joueur, il était déjà entraîneur. Avec lui, on est devenus de véritables sportifs. Il a axé son travail sur la préparation, le travail athlétique. Il y a des matins où j’en vomissais mon petit-déjeuner tellement je souffrais. Dans les concepts que doit dominer un joueur de football professionnel, il a amené une révolution.


À quel niveau ?

Honnêtement, je ne sais pas ce que serait devenu le football français si Robert Herbin n’avait pas entraîné. Il voulait changer beaucoup de choses. Il ne tolérait pas que l’Équipe de France n’ait pas de résultats ou que le championnat de France ne progresse pas. Les sélectionneurs le consultaient. En étant l’entraîneur de Saint-Étienne, il avait une voix à part. Et, en plus, il suffisait de voir n’importe lequel de nos matches pour voir que l’on était mieux entraînés que les autres. Je l’ai côtoyé durant des années et je n’avais pas l’impression de le connaître au moment de sa mort. Il était solitaire et fermé. Mais… c’était son équipe ! Et on était ses hommes.


Où se situait son apport au sein du club ?
Très tôt, il a compris ce que la médiatisation et les matches télévisés allaient nous apporter, notamment ceux de Coupe d’Europe. On défiait les plus grands clubs et, non seulement on n’était pas ridicules, mais en plus on les éliminait parfois. Ces deux choses couplées ont fait que Saint-Étienne est devenu l’équipe d’un pays. C’est très rare. Moi qui suis Argentin, je peux vous le dire. Avec Roger Rocher, on avait en plus la chance d’avoir un président qui nous donnait tout : les meilleurs avions, les meilleurs hôtels. À l’extérieur, on avait le luxe de dormir dans notre lit le soir même. Les deux étaient en avance.


Saint-Étienne vous manque-t-elle ?
Comme je le répète à mes amis : Saint-Étienne c’est un peu comme si j’avais un deuxième pays ! J’aime y revenir, retrouver mes habitudes de mon époque de joueur, même si la ville a bien changé. Je devais venir à la fin du mois de mars dernier mais je n’ai pas pu à cause de la pandémie. Et là, je ressens le manque. Dès que tout sera rentré dans l’ordre, je viendrai.


L’objet du Musée des Verts

Le billet de la finale, disputée à guichets fermés, fait partie de la grande collection du Musée des Verts. Ce succès, le cinquième de l'histoire du club, marque également une domination nationale. Avec trois doublés coupe-championnat, les Stéphanois se rendent incontournables dans le France du football. 



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