Les Verts et l'ascenseur émotionnel

Trois jours avant ce déplacement dans l'Aube, le Chaudron avait vibré comme à ses plus beaux jours. Une joie extatique avant une cruelle désillusion. Un bonheur immense avant un épilogue au goût amer. Tombeur du Borussia Dortmund, en Coupe de l'UEFA, Sochaux et son attaque la plus prolifique de Ligue 1 avaient senti le vent du boulet souffler fort dans le Forez. Menés rapidement 2-0, les Doubistes étaient cependant parvenus à inverser la tendance (2-3) et à priver ainsi l'ASSE d'une finale de la Coupe de la Ligue qui verra les Francs-Comtois s'imposer à l'issue de la séance de tirs au but aux dépens du FC Nantes (1-1, 5 tab à 4). Benoît Pedretti, le capitaine sochalien, épaté par les Stéphanois, avait beau leur avoir donné "rendez-vous l'an prochain en L1", se relever d'un tel scénario funeste n'était pas chose aisée.

Le rebond après la désillusion

Ce challenge, les hommes de Frédéric Antonetti, qui enregistraient le retour de suspension de Vincent Hognon, le relevèrent. À grands renforts de pugnacité, d'altruisme, de détermination, sous la baguette d'un David Hellebuyck conjuguant à l'envi labeur et talent. "Ce soir, ce fut la victoire du courage. Nous avons rapidement mené au score grâce au flair et à l'opportunisme de Lilian (Compan). Dans la course à la montée, nous avons réalisé ce week-end une excellente opération comptable. Nous savions qu'Amiens et Lorient, respectivement battus la veille par Niort et Châteauroux, avaient lâché des points. Nous avons su en profiter pour nous emparer de la deuxième place, nous imposer pour la sixième fois à l'extérieur et prendre notre revanche d'un match aller que nous avions dominé avant d'être punis (2-3). Gare cependant à tout relâchement. Il reste quinze rencontres à disputer. 45 points sont encore en jeu, c'est énorme. Nous devons impérativement garder les pieds sur terre", estimera le coach ligérien dans les colonnes de "La Tribune". 

À juste titre : Sedan, une semaine plus tard, s'en venait en effet climatiser le stade Geoffroy-Guichard (0-2). Sans dommages au final : les Verts atteindront leur objectif, accéderont à l'élite du football hexagonal et se pareront d'un nouveau titre de champion de France, celui de L2, grâce à un but étourdissant, une volée sublime signée Damien Bridonneau face à Châteauroux (2-1).

Dimanche 8 février 2004

À Troyes (Stade de l'Aube), AS Saint-Étienne bat Espérance Sportive Troyes Aube Champagne : 1-0 (1-0).

Arbitre : Gilles Veissière; 7 664 spectateurs.

But pour Saint-Étienne : Lilian Compan (13e).

Avertissements à Troyes : Perquis (44e), Saifi (73e), Montero (89e).

Avertissement à Saint-Étienne : Compan (68e).

TROYES. Heurtebis - Montero, Adam (cap.), Perquis (C. Nadé, 51e), Liron - Linares (Berkak, 73e), Nivet, Amzine, Saifi - Garny, Esteves (Dallet, 66e). Entraîneur : Faruk Hadzibegic.

ASSE. Janot - Carteron (cap.), Hernandez, Hognon, Ilunga - Jau, Sablé, Hellebuyck - Citony (L. Perrin, 85e), Compan, Marin (Quaye, 66e), Entraîneur : Frédéric Antonetti.