L'ASSE et Tibeuf ont la Cote

Giflés dans le Chaudron par des Toulousains voyant alors la vie en rose (0-3), les Verts aspirent à laver cet affront, à réenclencher une dynamique positive face à des Aiglons ne faisant pas figure d'épouvantail, eux-mêmes largement défaits par le Racing (5-1) et Sochaux (4-2). Sous les regards experts de Bernard Bosquier et de Georges Carnus et dans cette enceinte historique qu'était le Stade du Ray, les Stéphanois, privés de Mohamed Chaouch, Christophe Deguerville, Patrice Garande et Christophe Pignol, blessés, ne tardent pas cependant à tendre l'autre joue sur une volée gagnante de l'excellent attaquant luxembourgeois, Robby Langers, totalement oublié au marquage. 

Philippe Tibeuf se promène au Stade du Ray

Entrés timidement dans leur match, les Ligériens paient cash cette erreur coupable. Le coup est rude. La cote des Stéphanois, qui enregistrent les retours de Laurent Fournier et de Jean-Philippe Primard, n'est pas à la hausse. Elle grimpera cependant en flèche, portée par un Philippe Tibeuf dont Robert Herbin, mélomane averti, avait noté la montée en gamme. "Un changement est en train de s'opérer chez Philippe. Il est revenu à son meilleur niveau", avait confié le Sphynx. Un but et deux actions décisives plus tard de ce facteur X en chef d'orchestre inspiré et inspirant, l'ASSE renversait la table. Au CAC 40 du ballon rond, l'OGC Nice de Tony Kurbos et de Mustapha El Haddaoui dévissait et plongeait dans le rouge. 

Arsène Wenger, venu en voisin de Monaco, avait apprécié la performance d'une formation ligérienne "ayant montré de l'orgueil et du talent. Ce Sainté-là m'a bien plu." Au grand dam de l'ex-Messin Tony Kurbos, auteur d'un triplé entré dans la légende du club lorrain, et inscrit cinq ans auparavant au Camp Nou face au Barça (1-4), tout bonnement bluffé par Philippe Tibeuf. "Ce soir, il a été le meilleur homme sur le terrain. Un véritable poison. Il nous a tout fait!", confiera-t-il dans les colonnes de "La Tribune". En forme, Tibeuf claquera à nouveau, une semaine plus tard face au FC Metz d'Alain Bénédet, Sylvain Kastendeuch et Thierry Oleksiak (4-3). Quant à Étienne Mendy, il trouvera, lui aussi, le chemin des filets, une semaine après son frère, Bernard, ayant signé face à Nice son unique but en Vert avant de voir hélas sa carrière s'interrompre prématurément en 1991. 

Samedi 14 octobre 1989

À Nice (Stade du Ray), AS Saint-Étienne bat OGC Nice : 3-1 (1-1).

Arbitre : Michel De Zayas; 7 640 spectateurs.

But pour Nice : Langers (6e).

Buts pour Saint-Étienne : Rob Witschge (13e), Tibeuf (78e), B. Mendy (90e).

Avertissement à Nice : Rohr (29e).

Expulsion à Nice : Ricort (68e).

Avertissements à Saint-Étienne : Primard (8e), Rob Witschge (58e).

NICE. Piveteau - Mattio, Bonnevay, Elsner, P. Soler (Kurbos, 84e) - Gioria, Rohr, Ricort, Mazzuchetti (El Haddaoui, 81e) - Djelmas, Langers. Entraîneur : Pierre Alonzo.

ASSE. Beaufreton - Primard, Sivebaek, Geiger, Gros - Pouliquen, Haon, L. Fournier, B. Mendy - Tibeuf, R. Witschge. Entraîneur : Robert Herbin.