Jérôme Bonnet : "Faire preuve de dépassement"

La frustration accumulée par la série actuelle peut-elle marquer durablement votre groupe ?

Je ne le pense pas. Que ces revers suscitent des doutes et impactent forcément le groupe, c'est un fait mais que celui-ci baisse la tête, je n'y crois pas. Les filles et le staff, nous gardons espoir. Nous avons des qualités et le potentiel pour inverser la donne.

Quel sera votre discours avant le derby programmé ce samedi (14h30) stade Salif Keita ?

Déjà, sachez qu'on a hâte d'y être. Il s'agira d'une rencontre à part qui doit nous servir à préparer une série de matches cruciaux. En termes d'agressivité, d'état d'esprit, nous devrons nous rapprocher de ce nous souhaitons proposer et produire face à Issy. Au-delà du résultat, il faut enclencher quelque chose de positif, faire preuve de rigueur et de solidarité. Le contenu et les intentions seront très importants. Les filles devront faire preuve de dépassement de soi, de fonction. Ce sont des notions que nous avons abordées. Nous avons bien bossé tactiquement depuis le début de la saison. Maintenant, il faut être plus réguliers dans la mise en œuvre de notre plan de jeu.

Vous disputerez ce derby au stade Salif Keita où le groupe a ses repères. Évoluer à Geoffroy-Guichard vous aurait-il plu ?

Les conditions auraient été meilleures à Geoffroy-Guichard, bien sûr. Je pense notamment à la surface de jeu qui est plus adéquate à la pratique d'un beau football mais arriver à mettre en difficulté un adversaire de ce calibre sur un terrain aussi large aurait été particulièrement difficile. Mais que le match se joue dans le Chaudron ou sur le stade Salif Keita, on souhaite tous que nos supporters viennent nous pousser et nous aider à nous transcender comme ils l'avaient fait lors de la réception de Bordeaux (1-1).

Il est hors de question que nous soyons relégués.

Disposerez-vous de tous vos atouts pour ce match particulier ?  

Le groupe sera étoffé. Abby Carchio, notre dernière recrue, en fera partie. Abby est une joueuse américaine à l'état d'esprit irréprochable et qui s'est déjà bien adaptée à son nouvel environnement. Elle devrait nous apporter sa vision du jeu, sa qualité de passe et d'exécution ainsi que sa vélocité. Elle est qualifiée pour le derby et sera une corde supplémentaire à notre arc. En revanche, Lalia Storti et Kelly Gago, en phase de réathlétisation, seront absentes.

Le maintien est-il toujours possible ?

Descendre en Division 2 constituerait clairement un échec vu notre volonté de pérenniser et structurer le club. Les relégations, cela fait mal. Il est hors de question que nous soyons relégués.

Comment se positionne l'ASSE par rapport aux réflexions de la commission fédérale du haut niveau pour le football féminin qui vient d'être créée ?

L'ASSE est force de propositions. Jean-Marc Barsotti est investi dans cette réflexion depuis quatre ans. Et cette réforme est une excellente perspective. On avait le sentiment que le football féminin stagnait, voire régressait en France. Un audit est actuellement conduit et nous avons été consultés. L'UNFP et l'UNECATEF également. Une D3 pourrait voir le jour. Une D1 à 14, voire 16 clubs pourrait émerger à l'horizon 2023-2024 et permettre à des clubs tels que Lille, Metz, Monaco, Nantes et Le Havre de valider leurs engagements, leurs investissements. Douze clubs en D1, c'est trop peu. Comment voulez-vous concerner un groupe avec un championnat-gruyère ? C'est impensable. J'ai parfois l'impression que nous évoluons au final chez les amateurs et non dans un contexte élitiste. L'Équipe de France féminine en souffre d'ailleurs. Alors oui, cette réforme est la bienvenue.