Jean-Louis Gasset: "Le danger sera partout"

Contre Troyes, vous avez encore opéré des changements payants. Est-ce la preuve que vous êtes, vous aussi, en confiance?
J'ai des sensations sur les matches. Contre Troyes, je n'avais peut-être pas fait le bon choix de départ mais je sentais le groupe serein alors j'ai fait entrer des joueurs pour marquer. Il faut que les joueurs sentent que leur entraineur a confiance en eux. On a un effectif, on essaie de le faire tourner. C'est aux joueurs de saisir leur chance. Chacun amène son pourcentage, à l'arrivée on retiendra ce que tout le monde aura apporté à la réussite globale. Contre Troyes, il ne fallait pas s'inquiéter ou s'énerver. Il fallait simplement tranquilliser les joueurs. Par la suite, on a fait une grosse mi-temps, je pensais même qu'on marquerait plus de buts.

"On veut juste repousser nos limites"

Cette confiance peut-elle se retourner contre l'ASSE?
Il faut arriver à gérer les mauvais moments. En ce moment, on en a de plus en plus, je trouve. Notre deuxième période contre Troyes est une référence, j'ai vu une équipe folle, joueuse. Il ne faut surtout pas la brider. Il y a peu, on était au fond du sac et aujourd'hui, personne ne peut savoir ce qui peut arriver. On peut gagner les quatre matches, comme la série peut s'arrêter à Montpellier. On veut juste repousser nos limites.

Dans quel état d'esprit, êtes-vous à deux jours du match contre votre ancien club?
C'est très, très particulier. C'est la première fois que j'arriverai au stade et que le boss ne sera pas là. Son ombre va planer sur La Mosson... Mon père était le meilleur ami de Louis Nicollin et c'est pour ça que le centre de formation porte le nom de Bernard Gasset, mon père. Ils étaient comme deux frères, Louis Nicollin était mon oncle, en quelque sorte. Mais le football reste le football. On est des compétiteurs, on veut gagner les matches. Même si le contexte fera que je me sentirai à la maison, La Mosson est un stade difficile. Paris, Monaco, Marseille et Lyon n'y ont pas gagné et c'est une meilleure des meilleures défenses. Mais on va essayer…

Est-ce que le relâchement qu'avait connu Montpellier après son maintien la saison dernière vous a inspiré pour maintenir l'ASSE motivée en cette fin de saison?
Avec Montpellier, on s'était relâchés mais le fait marquant avait été la blessure de Hilton. C'est le patron de la défense et de l'équipe et on a vu son importance en tant que joueur et homme à ce moment-là.

"Il va y avoir de l'impact"

Hilton a-t-il le même profil et la même influence que Loïc Perrin ?
Loïc est un joueur majeur. Il est revenu à son meilleur niveau et a disputé tous les matches depuis janvier, pratiquement. S'il faut 15 jours de repos pour le remettre sur pied afin qu'il fasse les 3 derniers matches, on le laissera au repos.

Rémy Cabella a parlé d'un tour de magie que vous auriez dans votre poche concernant ce match contre Montpellier…
A chaque match, Rémy pense que je sais ce qu'il va passer. J'essaie simplement d'imaginer le scénario du match avec mon expérience et ma connaissance du contexte. Montpellier jouera à domicile et sait qu'il lui faudra gagner pour avoir une dernière chance de jouer l'Europe. Alors ils ne mettront un bloc bas tout de suite, je pense qu'ils vont jouer leur va-tout et qu'ils mettront beaucoup d'envie. L'hommage à Nicollin leur donnera une motivation supplémentaire. Il va y avoir de l'impact, ils vont mettre du rythme. Il va falloir répondre à tout ça.

Quels sont les autres points fort du MHSC d'après vous?
Même s'il leur manque Aguilar et Roussillon, leurs deux joueurs de couloir qui dynamitent sur les côtés, ils ont beaucoup d'attaquants. Sio et Camara dans l'axe, mais aussi plusieurs sur les côtés. Ce sont des joueurs à potentiel, le danger sera partout avec, en plus, leurs coups de pieds arrêtés.

Quelles sont vos ambitions pour ce match-là?
On va jouer pour gagner! De toutes façons, avec un point, on n'avance pas. Mais il ne faudra pas être pris en contre contre eux.

"Quelle est la limite de cette équipe ? Moi, je ne la connais pas"

L'éventualité d'une qualification en Europa League a-t-elle changé votre discours?
Mon discours n'a pas beaucoup changé. Après le soulagement, l'ambition est venue et comme les autres équipes devant nous n'avancent pas, on se dit qu'il reste quatre matches et douze points à prendre. Car quelle est la limite de cette équipe ? Moi, je ne la connais pas.