Jean-Louis Gasset : "Il faudra des guerriers"

En affrontant Marseille et Lille, vous préparez-vous à jouer deux tests ?
Il n’y a qu’à regarder le classement. Marseille revient à grands pas. L’OM, en prenant Mario Balotelli, a envoyé un message très fort au mercato d’hiver. C’est un joueur qui prend à la fois la pression et la lumière. Marseille y croit à nouveau, le public va revenir, donc la machine est relancée. Lille n’est plus une surprise. Avoir 51 points prouve leurs qualités. Ce sont deux tests pour nous même si, derrière, il restera 30 points en jeu. Si on arrive début mai en étant toujours à la bagarre et en recevant deux fois sur les trois dernières journées, on pourra être dans le sprint.

Dans quel état d’esprit devront-être vos joueurs ?
Il faudra des guerriers. Et il m’en reste. On a un construit un groupe pour ça. Trois sont sur le flanc dont deux d'entre eux qui peuvent jouer à différents postes et dans différents systèmes. Les choix sont un peu plus limités mais on prend des jeunes avec nous. On essaie.

Comment expliquez-vous que le club n’ait plus gagné au Vélodrome depuis 40 ans (Marseille 3-5 ASSE en 1979) ?
Il y a parfois des équipes qui ne vous réussissent pas. Mais, il y a toujours une exception à la règle. Et, heureusement que dans ce métier on peut toujours espérer. Il y a quelques temps, le Vélodrome était difficile, même pour les joueurs de l’OM. Et, quand j’y allais avec Paris, c’était un enfer. Il faut garder la tête froide, savoir jouer ce genre de match et bien défendre en restant concentré.

Le souvenir du match aller (2-1) est encore très frais…
C’est le paradoxe de ce calendrier. Par rapport au dernier match, les Marseillais ont retrouvé l’espérance. Ils y croient à nouveau. Comme la saison dernière, en terminant en boulet de canon, ils peuvent lutter pour la 3e place.

Essayons de sécuriser notre 4e place. Après, si des gens ratent la marche au-dessus...

Rémy Cabella aura certainement l’envie de réussir son match face à son ancienne équipe…

Il ne faut pas qu’il fasse le match tout seul. Il doit jouer pour l’équipe et qu’il fasse un bon match avec l’équipe. On a toujours envie de prouver quelque chose. Mais on doit parler collectif.

Les graves blessures de Kévin Monnet-Paquet et Gabriel Silva ont-elles affecté le groupe ?
À Dijon, ç’a décuplé les forces. Le tee-shirt pour Kévin leur a fait penser très fort à lui. Quand ils ont vu Gabriel se blesser (il lève les yeux)... Ils ont compris. Il n’y avait pas eu de contact et il était à terre. J’espère qu’il y aura encore plus de solidarité. Il faut qu’on pense à eux. Ils ont été sept mois avec nous. Maintenant, on doit malheureusement finir la saison sans eux.

Comment faites-vous pour permettre à votre équipe de s'adapter à ces coups du sort ?
Le temps nous manque. Le temps, les entraînements et donc les automatismes. Chaque semaine, on change d’équipe. Au milieu, devant, et souvent derrière. Il nous faut des joueurs intelligents pour pouvoir innover ou inventer. On préférerait être en préparation, travailler avec une équipe type. Ce n’est pas le cas. Plusieurs faits contraires nous ont amenés à faire des changements. Contre Dijon, certains ont fait la fine bouche. Mais, ce sont des matches difficiles à jouer.

Le rendez-vous de dimanche aura-t-il une saveur européenne ?

Oui, mais la semaine prochaine; l'OM recevra Nice, puis ira à Paris. Nous, on accueillera Lille… Ça sent toujours l’Europe. Aucun match n’est facile. Il faut rester bien concentré là-dessus. Essayons de sécuriser notre 4e place. Après, si des gens ratent la marche au-dessus, on aura un peu plus d’ambition. Aujourd’hui, on a 43 points à 12 matches de la fin. Des faits majeurs ont été contre nous. Beaucoup, je trouve. Essayons de bien finir malgré tous les accidents que l’on a eus.