Jean-Louis Gasset: "Finir en boulet de canon"

Estimez-vous que l'ASSE a eu de la réussite contre Montpellier ?
Ce n'est pas de la chance d'avoir un bon gardien de but ou de bien défendre ! À Montpellier, on a eu plusieurs occasions pour aggraver le score mais si on l'a emporté ce n'est pas parce qu'on a eu de la chance. C'est parce que l'équipe a eu le bon état d'esprit. Il ne faut pas oublier qu'aucun gros club n'était arrivé à gagner à la Mosson. Nous, on a fait ce qu'il fallait.

Après cette victoire, vous avez accordé trois jours de repos à vos joueurs. En quoi cette coupure était-elle nécessaire ?
Les joueurs avaient besoin de repos après Montpellier, on y a joué un vrai match physique et psychologique. Vu les efforts qu'ils ont faits, il fallait que les joueurs s'aèrent la tête et nous aussi. Ils ont eu le temps d'aller se ressourcer auprès de leur famille.

Comment s'est déroulée votre semaine de travail depuis le retour à l'entraînement, mardi dernier ?
On a fait une semaine personnalisée pour s'adapter aux petits soucis musculaires. Aujourd'hui, tout est pratiquement rentré dans l'ordre. Mis à part Vincent Pajot et Oussama Tannane, tout le monde est sur le pont. Loïc Perrin est opérationnel. Jessy Moulin, lui, effectuera un essai demain.
 
Que pensez-vous de la série impressionnante d'invincibilité de l'ASSE depuis la trêve ?
Quand j'ai repris l'équipe, c'était un puzzle à construire avec de nouveaux joueurs. Depuis qu'ils sont arrivés, on n'a pas perdu un match. On n'a pas toujours été bons mais on a toujours su répondre présent.

"Les joueurs veulent aller au bout des choses et entrer dans l'histoire"

L'état d'esprit et l'ambiance qui règnent au sein de vos troupes sont-ils vos plus belles satisfactions ?
Ils en font partie mais ce sont les résultats qui apportent la bonne ambiance. Les joueurs savent qu'il nous reste trois matches. Les plus expérimentés sentent qu'on est proche du but. Il faut qu'on arrive à faire de nos derniers matches à Saint-Etienne de véritables fêtes. Les gens prennent du plaisir, on le voit. Partout où on va, on est bien accueillis, plusieurs joueurs ont retrouvé le sourire et la confiance. Reconquérir le public était mon leitmotiv. Même si on n'est pas toujours très esthétiques, on ne peut rien nous reprocher au niveau de l'envie. Le signe le plus marquant a été de voir Mathieu Debuchy acclamé après avoir marqué contre notre camp face au PSG. Les gens ont senti qu'on avait fait le match qu'il fallait pour les battre.

Les Verts sont passés de chasseurs à chassés. Ce changement de statut modifie-t-il la donne?
Ça pourrait changer les choses mais les joueurs veulent finir la saison en boulet de canon. Atteindre les 17 matches sans défaite, ça serait extraordinaire. Les joueurs veulent aller au bout des choses et entrer dans l'histoire.

Selon vous, combien de points devrez-vous compter pour décrocher une qualification en Europa League?
Je ne peux pas vous le dire. Tous les matches sont difficiles, beaucoup d'équipes sont encore en course pour remplir leurs objectifs. Si on prend six points à domicile, on aura 58 points. Pour nous dépasser, il faudra que nos adversaires fassent un très bon parcours.

"Robert Beric est très agréable à entraîner"

Hier, vous avez croisé Aimé Jacquet lors du concert caritatif organisé par ASSE Cœur-Vert. Quels ont été ses mots concernant le parcours exceptionnel de votre équipe?
J'ai des relations très fortes avec Aimé Jacquet que j'ai connu à Montpellier. C'est un grand monsieur, un champion du monde qui a toujours fait preuve d'humilité. C'est un exemple pour tous les entraîneurs. Il m'a dit qu'on était en train de faire quelque chose d'extraordinaire.

Que pensez-vous du fait que Robert Beric a marqué six de ses sept buts à Geoffroy-Guichard?
Sa présence dans les seize mètres est importante quand on a la maitrise du jeu. D'ici la fin de saison, je pense que Robert Beric aura mis une dizaine de buts. J'aurais signé pour ça quand il est arrivé. Il est en train de remplir grandement son contrat. Robert a une bonne mentalité, il est très agréable à entraîner. Il est conscient qu'il peut faire plus par moments mais ce qu'il fait me convient.

"Je suis venu ici pour connaître ce club et ce stade"

Que pensez-vous du discours très conquérant tenu par les Bordelais après leur victoire contre Dijon?
C'est le discours logique d'un entraîneur mais il va falloir qu'ils affrontent le rapport de force qui va se mettre en place à Geoffroy-Guichard. Mes joueurs visent l'excellence. Le fait d'être invaincus et de vouloir le rester lors des trois matches qu'il reste à jouer est une source de motivation supplémentaire. Si en ce moment, on joue un peu moins bien, c'est parce qu'on est un peu moins frais mais j'espère que la semaine aura été bénéfique.

Comment l'ASSE doit-elle s'y prendre pour battre Bordeaux?
On connaît les points forts de Bordeaux: Malcom, Kamano, Braithwaite, De Préville ou Laborde mais c'est surtout notre capacité à retrouver notre football qui sera déterminante pour le résultat. Et puis on va jouer à Geoffroy-Guichard à guichets fermés. Je suis content, je peux vous le dire, je suis venu ici pour ça: connaître ce club et ce stade.