Claude Puel : "Un groupe uni et conscient de la situation"

Comment l’après Derby a-t-il été vécu ?

Ça fait mal et c’est normal qu’on n’accepte pas ce genre de défaite, encore plus dans un Derby parce qu’on est des compétiteurs. Des explications, il y en a pas mal mais le constat c’est qu’on n’a pas été à la hauteur, surtout dans ce qu’on a dégagé comme comportement. La bonne volonté était là, mais elle était dispersée. On a couru après le ballon. C’était insuffisant de notre part. Cette semaine, on s’est appliqué à remettre les têtes à l’endroit. Maintenant, il faut repartir de l’avant, sur des bases solides, redresser la tête et répondre présent sur le terrain.

Quel est l'état d’esprit du groupe ?

Il est conscient de la situation. Jeunes et moins jeunes, tout le monde est uni pour batailler. Maintenant, il faut le montrer sur le terrain de manière cohérente.

Comprenez la colère des supporters ?

Nos supporters n’ont pas apprécié le Derby et c’est logique. Se montrer aussi passif dans un Derby donne l'impression qu'on ne se bat pas, mais ce n'est pas le cas. C'est à nous d'effacer cette impression. Personne ne fait exprès d’avoir des manques. On est conscients des attentes de nos supporters et on comprend très bien ce qu’ils peuvent ressentir devant leur télé. C’est beaucoup de frustration accumulée et quelles que soient leurs actions, on doit les écouter. Maintenant, c’est à nous de montrer qu’on veut se sortir de cette situation.

Sur nos dix derniers matches, le Derby est le seul où on est vraiment passés au travers.

Comment expliquez-vous cette lourde défaite alors que les matches précédents avaient été porteurs d'espoirs ?

Depuis le début du championnat, aucun club n'a fait face à 10 cas de Covid-19 et 4 blessures. L'ASSE a été privée de 14 joueurs, c’est une réalité. Mais on n’est pas dans une continuité de mauvaises prestations. Sur nos dix derniers matches, le Derby est le seul où on est vraiment passés au travers. La marche était trop haute. Il faut qu’on reprenne le fil de notre jeu.

Avez-vous pu préparer le match contre Nice dans de meilleures conditions que le Derby ?

On a pu travailler un peu plus et un peu mieux. On a récupéré Mathieu Debuchy hier et Harold Moukoudi aujourd’hui. Stefan Bajic reprendra demain samedi et d’autres la semaine prochaine. C’est une situation difficile mais elle est formatrice. On doit faire front.

Il faut sortir la tête de l’eau. Ce n’est pas en restant sur notre frustration  qu’on pourra avancer.

Vous allez disputer trois matches en une semaine. Quel est le plus important ?

Tous les matches sont très importants. À chaque fois, on se concentre sur le prochain. Après les cas de Covid, on a tellement d’écarts physiques, de manques ou d’absences qu’il est impossible d’avoir une projection sur les trois matches. La situation l’empêche mais on doit apporter des réponses contre n’importe quel adversaire, c'est-à-dire reprendre les bases et travailler à ce que ce match n’impacte pas le prochain. Il faut regarder vers l’avant et sortir la tête de l’eau. Ce n’est pas en restant sur notre frustration ou en continuant à se morfondre qu’on pourra avancer.

Comment jugez-vous Nice, votre prochain adversaire ?

C’est une équipe en devenir qui se développe malgré l’absence de Dante. Il y a une similitude avec ce qu’on a vécu après le départ de Wesley Fofana mais Nice est un club qui dispose de très gros moyens pour pallier les absences. On s’attend à un match très difficile face à une équipe en convalescence.

Le mercato peut-il vous apporter de nouvelles solutions ?

Je ne souhaite pas commenter l’arrivée de joueurs tant qu’ils n'ont pas officiellement signé au club. Quoi qu’il en soit, je ne compte pas sur un joueur et je ne crois pas au sauveur. Ce qui nous sortira ce cette situation, c‘est la force du groupe.