Claude Puel : "S'offrir un beau cadeau"

Comment abordez-vous le match à Monaco ?

On a un dernier coup de collier à donner. Dans un moment comme celui-ci, on a envie de s’offrir un beau cadeau avant de passer les fêtes en famille. 

Quel est l'état d’esprit du groupe ?

C’était important de stopper la spirale négative. Les joueurs réagissent bien et ont une bonne mentalité. On sent du mieux dans le contenu de nos matches. Je veux qu’on garde cette sensation de matches solides, avec des enchaînements de qualité et des occasions. C'est positif. On concède également moins de buts et on se procure de belles situations. On doit rester exigeants sur les fondamentaux et la mentalité à afficher tous ensemble. Bien sûr, on doit aussi marquer et concrétiser davantage notre domination. 

Avec du recul, comment jugez-vous la prestation de vos joueurs face à Nîmes ?

Je les ai trouvés convaincants car on s'est procuré beaucoup de nos occasions. Personne ne peut dire qu’on ne mérite pas de gagner ce match. Par rapport à notre victoire à Bordeaux, on a été un peu moins disciplinés d’entrée de jeu et on leur a offert des situations. Il faut revenir à plus de rigueur dans le jeu sans ballon. Nos bonnes intentions nous permettent de développer de très belles actions. Le match a également été marqué par quelques couacs, dus à la fatigue et à l’usure mais il faut tout donner lors de ce dernier match de l’année.

J’aime que les joueurs développent leur créativité. Les gestes décisifs, ce sont ceux qui surprennent.

Comment remédier à l’inefficacité offensive du moment ?

Depuis plus de vingt ans que j’entraîne, je mets toujours en place des entraînements spécifiques pour les attaquants. C'est un travail régulier qui n'est lié à un manque de réussite ponctuel. On ne demande pas à un attaquant de travailler devant parce qu'il a manqué de réussite lors du match précédent. Ce travail-là doit être régulier. Il faut donner aux joueurs la possibilité de terminer une action avec différents gestes  C'est un apprentissage.. La maîtrise du geste précède la mise en situation. Pied gauche, pied droit... L'attaquant doit posséder une palette, être relâché. Les corrections peuvent s'effectuer à la vidéo. On prend le temps de débriefer. En match, on n'a pas le temps de penser ni de cogiter. J’aime que les joueurs développent leur créativité. Les gestes décisifs, ce sont ceux qui surprennent. Certains en ont d’emblée, d’autres les acquièrent. L’exemple, c’est Arnaud Nordin. Il travaille et progresse. Désormais, il marque. Il en est à 2 buts et 3 passes décisives depuis le début de saison.

Les progrès sont collectifs comme le montre votre série de 5 matches sans défaite.

Depuis le nul face à Lille, on voit du mieux. On s'est reconstruit sur du jeu et on n’a jamais bifurqué. On a également remis en place des fondamentaux égarés. On est dans ce qu’on veut faire, mais on veut plus. Quand on ressort de matches comme les trois derniers qu’on a joués, on est frustrés car on a la sensation qu’on peut mériter beaucoup plus.

Que regard portez-vous sur le début de saison de l’AS Monaco ?

C’est une équipe qui a de l’ambition dans le jeu. Comme c’est un championnat dense physiquement, avec des équipes qui contrent, ce n’est pas facile. Quand on joue, on souffre et on s’expose. Lors de leur dernier match à domicile,  les Monégasques étaient en infériorité numérique. Ils avaient donc des circonstances atténuantes. Mais, il y a de la qualité dans cette équipe, notamment offensive. Beaucoup de joueurs ont un voire deux bons pieds et savent s’en servir.