#ASSENO Pros Samedi 19 Déc. 2020 à 15h27

Claude Puel : "Garder la même trajectoire"

À la veille de la venue du Nîmes Olympique à Geoffroy-Guichard, le Manager général de l'ASSE souhaite voir son équipe mettre les ingrédients qui lui ont permis de s'imposer avec la manière à Bordeaux (2-1), il y a trois jours.

Comment avez-vous accueilli votre succès à Bordeaux ?

C’est une victoire qui nous a fait bien. D’abord, sur le plan comptable car tout le monde a obtenu des résultats lors de cette journée. C’est bien par rapport à la mentalité affichée, le jeu produit et les deux superbes buts qu’on a marqués. Prendre ces trois points à l’extérieur est une bonne chose mais on a deux matches très importants et difficiles d’ici la trêve. Il faut se mettre dans les mêmes dispositions à commencer par Nîmes.


Avez-vous été satisfait par les multiples combinaisons qu’ont développée vos joueurs face aux Girondins ?

Nos tous nos premiers matches amicaux et la finale de Coupe de France étaient marqués par cette fluidité, ce relâchement et cette confiance dans le jeu. Ils nous permettaient d’avoir toujours ce temps d’avance mais comme je l’ai déjà dit, nous avons été confrontés à de nombreuses blessures. Nous avons eu jusqu’à huit joueurs absents en défense, ce qui nous a poussés à faire jouer des jeunes qui n'étaient pas prêts. Depuis, nous avons dû aller chercher ce relâchement à travers des bases solides pour reprendre confiance dans notre jeu. Cette confiance s’entretient et il faut garder la même trajectoire. Si on est capables de répondre présent dans la mentalité et de mettre les mêmes ingrédients qu' à Bordeaux, le match nous sourira.


À Bordeaux, les deux buts magnifiques de spontanéité et de relâchement ont montré qu’on était sur le bon chemin.


Le manque de réussite actuel de Denis Bouanga vous préoccupe-t-il ?

Denis se procure des situations, ce n’est pas donné à tout le monde. C’est vrai qu’il n’a pas converti deux occasions à Bordeaux mais il donne des balles de but, fait des passes décisives et pose des problèmes à toutes les équipes en plus d’être sécurisant en défense. Par moment, des joueurs sont plus en réussite que d’autres, ça arrive. Ce qu’il vit actuellement, c’est ce qui touche tous les joueurs des équipes mal classées. Le manque de résultats affecte l’ensemble d’un groupe. Ça se voit sur des relances mal assurées et sur la précipitation devant le but mais on travaille tous les jours à l’entraînement pour être plus relâchés. À un certain moment, il faut mettre le bleu de chauffe mais petit à petit, ça revient. À Bordeaux, les deux buts magnifiques de spontanéité et de relâchement ont montré qu’on était sur le bon chemin. Dimanche, il sera très important de garder cette solidarité, cette cohésion collective pour se créer des situations. C’est grâce à ça qu’on amorcera notre remontée et ça rejaillira sur tout le groupe.


Le rôle plus offensif joué par Yvan Neyou contre Bordeaux était-il un choix de votre part ?

Oui, je veux qu’il participe un peu plus au jeu offensif pendant que Mahdi (Camara) est un peu plus dans l’équilibre défensif. Yvan doit faire le lien entre l’aspect défensif et offensif. Il a cette capacité à jouer devant la défense comme de jouer plus haut. Il a une bonne frappe et une qualité technique pour évoluer dans les petits espaces. Il est précieux quand il est positionné plus haut. Il a fait deux passes décisives à Nantes, et à Bordeaux, il a marqué. 


Notre volonté, c’est de développer un groupe.


Avez-vous apprécié la prestation des joueurs que vous avez fait entrer en cours de partie ?

Notre match à Bordeaux a montré que tous les joueurs étaient concernés, qu’ils débutent ou pas. Certains ne sont pas retenus mais continuent de travailler avec application. Ça fait un moment que le groupe est dans cet état d’esprit de vouloir progresser ensemble. Notre volonté, c’est de développer un groupe et quand on obtient des résultats positifs, ça rejaillit forcément sur chacun des joueurs.


Le peu de récupération dont vous bénéficiez peut-il menacer le rendement de votre équipe ?

On ne doit se cacher pas derrière ça. Bien sûr, on est attentifs à la récupération de chacun. On individualise les entraînements pour avoir le maximum de joueurs disponibles et frais mais ça ne veut pas dire que je vais forcément mettre en place un turnover. Mon objectif est d’aligner la meilleure équipe à chaque match.


Craignez-vous un relâchement contre Nîmes, un adversaire en difficulté  ?

Attention, c’est un adversaire qui ne se laissera pas faire. Cette équipe a des valeurs morales et va être bien présente physiquement. Ses joueurs sont capables de mettre beaucoup de densité physique dans les duels, d'exercer un bon pressing et de pratiquer un jeu assez direct grâce à une grande présence sur les deuxièmes ballons. Il faudra être prêt. Alors si vous considérez qu'on est archifavoris comme vous le dites, vous vous trompez. D'ailleurs, aucun club ne l'est mais il ne doit pas y avoir de pression supplémentaire sur ce match. Il faudra s'employer et s'attendre à un combat quel que soit l'adversaire. Nîmes ne viendra pas en victime. C'est une équipe qui ne lâche pas et continue de batailler dans la difficulté comme nous le faisons. Ils ont des arguments comme n’importe quelle équipe. Il faut rester lucide, même ceux qui jouent les premiers rôles ne peuvent pas dire qu’un match est gagné d’avance.


Considérez-vous l'actuel championnat de France plus disputés que ceux des saisons précédentes ?

Ce championnat est très difficile. Chacun a son mot à dire et tout le monde s’accroche. Aucune équipe ne donne la sensation de lâcher Les dirigeants de Nîmes connaissent une situation financière délicate mais je vois à travers ça un argument supplémentaire pour mobiliser leurs joueurs. Je le répète, il faut s’attendre à un combat car cette équipe a fait un super début de saison. Elle a la capacité à mettre beaucoup de pression et possède des joueurs de qualité comme Ferhat ou Roux.


On fait un métier public pour partager des émotions. Sentir nos supporters près de nous et les entendre, c’est primordial.


Vous habituez-vous à l’absence de public dans les stades ?

Non ! C’est un manque et je ne cesse de le répéter. On fait un métier public pour partager des émotions et on n’a besoin de soutien quand on passe par des moments difficiles. Sentir nos supporters près de nous et les entendre, c’est primordial.. Ce quit nous transcende, ce sont nos supporters, le public. Cette situation demande encore plus d’efforts aux joueurs pour rester en éveil et concentrés. Il faut trouver des solutions pour en faire plus, communiquer plus et mieux avant et pendant le match.

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