Claude Puel : "Garder ce cap"

Ressentez-vous le même sentiment de frustration ce soir que dimanche dernier face à Nîmes?

Évidemment ! On a encore perdu deux points, comme à Dijon ou face à Angers et Nîmes. Le point négatif, c'est de ne pas capitaliser. Le contenu de nos matchs vaut plus que des nuls. Hormis notre rencontre face à Lille (1-1),  on doit chaque fois prendre les trois points. J'espère qu'on va bien récupérer pendant les fêtes pour revenir avec les mêmes intentions, dans le jeu et l'état d'esprit. On a fait preuve de caractère pour revenir dans la partie après avoir encaissé le premier but. Même à 11 contre 11, on a pris l'ascendant sur cette équipe. Hélas, on a concédé deux buts "casquettes". Le premier ressemble à celui encaissé contre Nîmes. On n'a pas retenu la leçon. Sur le deuxième, c'est une série d'approximations qui permet à Monaco de marquer. Il y a de la déception dans le vestiaire, pour les joueurs et le staff, car tout le monde s'arrache. 

L' état d'esprit qui anime le groupe depuis plusieurs semaines constitue-t-il l'une de vos principales satisfactions?

Défendre ensemble, jouer en bloc, vouloir marquer, déclencher des frappes... Les bonnes intentions sont là mais on doit concrétiser et être plus efficaces dans les deux surfaces. Encore une fois, j'ai l'impression qu'on a vendangé et c'est un sentiment très désagréable.

Que vous a-t-il manqué en seconde période pour l'emporter ?

Il fallait éviter de prendre un but sur un dégagement. Encaisser un but sur la seule situation de Monaco en 45 minutes, c'est inadmissible. Si on veut être compétitifs, on ne peut pas prendre des buts comme ça. On a été très solides et on a récupéré des ballons. On a des situations qu'on peut mieux négocier même si le gardien a effectué de très beaux arrêts. On a très mal géré la supériorité numérique en début de seconde période. C'est difficile de jouer face à une équipe en infériorité numérique. On a essayé de forcer la décision jusqu'au bout.

Il faut construire son championnat en prenant le maximum de points dans les matches qu'on maîtrise. Quand on voit le contenu de nos rencontres et qu'on n'est pas récompensés, on sait qu'on devra batailler.

Pourquoi avez-vous titularisé Kévin Monnet-Paquet qui a peu joué ces dernières semaines ?

J'avais besoin de trouver un équilibre avec l'enchaînement des matches mais quelqu'un qui puisse travailler sur le côté. A l'entraînement, Kévin m'a convaincu qu'il était prêt. Il a mis de l'intensité dans son jeu et fait preuve du caractère. Je n'ai pas hésité à le faire débuter aujourd'hui car il l'a mérité. Il a réussi un très bon match.

Quel bilan faites-vous après quatre mois de compétition ?

C'est une première partie de saison compliquée. On a très bien démarré car on avait une équipe équilibrée. Après on a été très malheureux. On a perdu des joueurs,  sur blessure, à cause du Covid-19 ou en fin de mercato. On a eu jusqu'à 8 défenseurs indisponibles. Il a fallu lancer des jeunes qui n'avaient pas encore joué avec la réserve. On a perdu confiance dans notre jeu, offensivement et défensivement. Avec le retour de certains, comme (Harold) Moukoudi, (Mathieu) Debuchy et (Miguel) Trauco, on a retrouvé une assise défensive, repris confiance et réussi des matches pleins. C'est ce cap qu'il faut garder.

Vous avez six points d'avance sur le club barragiste. Est-ce préoccupant ?

Bien sûr. Il faut construire son championnat en prenant le maximum de points dans les matches qu'on maîtrise. Quand on voit le contenu de nos rencontres et qu'on n'est pas récompensés, on sait qu'on devra batailler. On s'accroche et cet état d'esprit me plaît.