Portrait Musée des Verts Jeudi 11 Nov. 2021 à 16h53

Alex Mahinc, le film d'une vie

Alex Mahinc l'avoue tout de go : "Geoffroy-Guichard, c'est ma deuxième maison".  Une résidence secondaire pas tout à fait comme les autres. En l'occurrence, deux bureaux chargés d'histoire aux murs tapissés de photos, un soupçon délicieusement jaunies, de témoignages d'amitié, de paletots de légende bien évidemment. Caméraman de l'ASSE depuis près d'un demi-siècle, il a évoqué pour nous ses souvenirs, ce lien quasi viscéral qui les unit, son épouse et lui-même, au Chaudron. Séquence émotion.

Alex Mahinc promène une tranquille assurance dans les entrailles du stade Geoffroy-Guichard. Il semble en connaître le moindre recoin. Il est ici, comme chez lui. Sans pour autant s'autoriser à prendre ses aises. Question d'éducation. Trop humble pour se pousser du col, il n'a jamais revendiqué le haut de l'affiche. Notre homme, cameraman attitré de l'ASSE depuis quelque cinquante ans, ne s'est jamais fait son cinéma. Et à l'heure de rembobiner le film de sa vie, son regard, pétillant à l'envi, exprime une passion jamais démentie. Comme un rêve de gosse en technicolor. "Mes parents tenaient un salon de coiffure à La Terrasse, jouxtant une épicerie tenue par la mère de Pierre Garonnaire...


Lorsque le petit Alexandre s'éveilla à la vie, en 1938, sa naissance fut dignement arrosée. Des effusions, dont on ne jurerait pas qu'elles aient été teintées d'une couleur menthe à l'eau et une voie toute tracée. À quelques encablures de la boutique familiale. À portée de main, de cœur ! Neuf années plus tard, avec son cousin Fernand, il s'en alla traîner ses guêtres du côté de Geoffroy-Guichard. "En sortant du stade, on allait assister à du moto-ball à l'Étivallière. Parfois, on se rendait au Vel d'Hiv". Le catch le disputait à la petite reine. La vie était belle. Paisible. Comme un long fleuve tranquille, rythmé, entre autres, par les exploits de petits hommes verts devenus des géants. Comme un long dimanche de fiançailles à l'encre de ses deux passions : l'ASSE et sa future épouse, Christiane dont il fit connaissance fatalement dans le Chaudron à l'occasion d'un match de 3e Division disputé par un froid glacial en janvier 1965 ! Ça ne s'invente pas ! 


Caméra au coeur


À l'ASSE, Alex Mahinc aura tout connu. Les heures de gloire, les instants de grâce, les relégations aussi. Des joies extatiques, des buts somptueux, des titres et des dribbles chaloupés, des trophées et des matchs de légende. De l'Amicale des Supporters aux Membres Associés, il a œuvré avec une énergie farouche et une passion jamais démentie. Aux côtés notamment de Johannes Ginhoux et de Georges Elbeck. Jamais à court d'idées pour promouvoir ces Verts qui faisaient la fierté de la ville. Des écharpes aux lampes de mineur, de la Panthère noire aux maillots et autres photos dédicacées et expédiées par la Poste à travers le monde. "Nous étions désintéressés et motivés. Seule la promotion de notre club importait à nos yeux. Les retours des supporters et les centaines de lettres que nous recevions au quotidien suffisaient à notre bonheur", se souvient, Alex Mahinc, ému et un brin nostalgique. Alex a aussi et surtout filmé des centaines de rencontres disputées par les Verts. Dans le Chaudron. Ou à l'extérieur. À Rome l'éternelle ou à Glasgow la verte d'un soir, de Lodz la minière à Saint-Mirren et la lande écossaise. 


"Tout a commencé en 1972, à l'initiative du président Roger Rocher et de Pierre Garonnaire. Ils s'étaient mis en quête d'un caméraman à la demande du staff technique. J'ai répondu à leur sollicitation, précisant cependant que ma seule expérience en la matière se résumait aux films de famille et de vacances ! Cela a suffi à enlever leur adhésion", sourit Alex Mahinc promu opérateur au grand dam du syndic de presse jugeant hors-jeu sa présence en tribune... Roger Rocher entra alors dans une colère froide et imposa sa décision. Quarante-neuf ans plus tard, Alex Mahinc est toujours aux manettes. "Le matériel a sacrément évolué. Au début, je n'avais que deux bandes à ma disposition. En noir et blanc, bien évidemment. Dans les salons aménagés de rideaux noirs, je projetais le match et Robert Herbin disséquait les actions. Les joueurs ne pipaient pas mot". Ou les séances vidéo première génération dont l'ASSE, là aussi avant-gardiste, tirera le profit sportif que l'on sait. "Dans les années 90, nous avons fait l'acquisition de camescope et commercialisons les cassettes. J'ai compté jusqu'à dix magnétoscopes et dupliquais les films. Nous avions vendu quelque 1 200 cassettes lors de la venue du Milan AC de Capello et de George Weah", raconte Alex Mahinc avec une émotion qui ne s'est jamais démentie tout au long de ce demi-siècle. Et qu'il sait si bien transmettre et partager lorsqu'en sa qualité bénévole du "saint des saints", il pourrait bien vous inviter à découvrir sa résidence secondaire. Une visite en technicolor. 

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