Paroles d'ex Anciens Verts Samedi 23 Déc. 2023 à 17h07

Lubo, Weah, Papin : les souvenirs de Thierry Laurey

Thierry Laurey, joueur puis recruteur à l'ASSE, garde un excellent souvenir de ses deux expériences stéphanoises. Aujourd'hui sans club après avoir, entre autres, coaché et gagné la Coupe de la Ligue 2019 avec Strasbourg, il est en quête "d'un nouveau challenge à relever, y compris à l'étranger. Je suis ouvert à tout, Mais je suis patient et attends que l'on me propose un bon projet." Pour l'heure, il évoque pour nous une riche carrière.

Thierry, le partenaire le plus talentueux aux côtés duquel tu as évolué à Saint-Étienne lors de la saison 1990-1991 ?

Incontestablement, Lubo Moravcik. Il avait les deux pieds  Et une grinta incroyable. Même à l'entraînement, il refusait la défaite. Il avait également une grosse qualité de passe. C'était en outre un bon mec qui aurait pu jouer dans un club du Top 10 européen. Je n'oublie pas non plus Sylvain Kastendeuch, la Sécurité Sociale derrière qui formait avec Jean-Pierre Cyprien une belle charnière. John Sivebaek était un super contre-attaquant et faisait preuve d'un état d'esprit génial. Nous formions une belle équipe.


Et plus largement tout au long de ta carrière ?

George Weah. Il inventait des choses régulièrement. C'était dingue. Je citerais aussi Jean-Pierre Papin, un phénomène qui cadrait toutes ses frappes, Alain Giresse, Valdo, Corentin Martins et Karl-Heinz Forster. Un régal de simplicité. Un modèle de professionnalisme, de rigueur et animé du souci permanent de s'intégrer rapidement. Quand il a débarqué à Marseille, il a tenu à parler français dans les meilleurs délais. Avant chaque séance, il préparait son corps, à l'écart du groupe, dix à quinze minutes durant. Il était en avance sur nous en termes de préparation individualisée. 


Le joueur le plus rugueux ?

À l'OM, avec Basile Boli, Éric Di Meco ou Carlos Mozer, ça démontait pas mal ! Je me souviens également de Roger Mendy à Monaco ou de Luigi Alfano à Toulon. Quand on se déplaçait dans le Var, on savait que ce serait compliqué. Aujourd'hui, avec le recul, on en rigole entre nous mais on avait une forme d'appréhension. On se faisait rentrer dedans par des joueurs s'engageant à 100%. C'était rude, chaud, parfois à la limite mais après ce genre de matchs, tu pouvais voyager ! 


"Philippe Chanlot: un animateur hors pair"


Le plus fêtard ?

Sans hésiter, Philippe Chanlot, passé entre autres par l'OM, Metz et Toulouse.  C'est un mec que j'aimerais revoir d'ailleurs tant il était gentil, facile à vivre. Il avait toujours la banane. Je me souviens que nous avions effectué un stage à Tahiti au Club Med. Il avait animé les soirées de main de maître. Le Club voulait l'engager comme G.O... Jean-Pierre Orts, également, était un super mec. Proche, humble. Avec mes collègues du centre de formation de Valenciennes, on l'adorait. On était des gamins. Il nous disait : "allez, je vous offre un café en face. On jouait au billard, au baby-foot et il refusait toujours que nous payions. Je pense enfin à Henri Stambouli qui vient hélas de nous quitter. Toujours souriant, toujours affable.


Ton meilleur souvenir ?

Le maintien avec Sainté à l'issue de l'exercice 1990-1991 constitue l'un de mes bons souvenirs. J'étais arrivé en provenance du PSG en octobre. Courtisé également par Cannes et Montpellier, j'avais opté pour l'ASSE. L'entame de saison avait été délicate pour les Verts. Nous avons bien redressé la barre et fini dans la première partie de tableau. Nous avions accroché le nul à Gerland lors du derby (1-1) et tenu en échec le PSG de Safet Susic dans le Chaudron (1-1). 


Ta vie en Bleu ?

Elle a été courte mais terriblement enrichissante. J'ai disputé en effet un seul match en 1989 avec l'Équipe de France face à l'Écosse que nous avions d'ailleurs perdu (2-0). Ce jour-là, j'avais été retenu en raison, entre autres, de la blessure de Jean Tigana. Face à la Yougoslavie, je suis resté sur le banc. Didier Deschamps avait été titularisé. On sait la carrière qu'il a faite après. Je ne nourris donc aucun regret. J'étais aux taquets, à mon maximum. Et fier d'avoir porté ce maillot. Je me souviens que nous étions dans la voiture de mon pote Christian Pérez, qui jouait à Nîmes. Nous roulions sur le "périph" à Paris lorsque nous avons appris notre sélection à la radio. Quel bonheur inouï !


Le coach qui t'a le plus marqué ?

Sylvester Takac à Sochaux. On partageait la même philosophie du foot : de la rigueur et un brin de fantaisie. Lors des mises au vert, la veille au soir, nous avions le droit de manger du fromage agrémenté d'un verre de vin. C'est Jean-Christophe Thomas qui effectuait le choix du cru. Il importe de s'offrir ces plages de liberté, de convivialité, de gaieté. Avec modération, bien évidemment. J'ai aimé également travaillé sous les ordres de Gérard Banide, un puriste, un amoureux du jeu, et sous ceux de Jean-Louis Gasset, un stratège, un maître tacticien, dont je fus, plus tard, l'adjoint à Montpellier.


Attaquant puis recruteur


Ton plus beau but ?

Je me souviens avoir inscrit un but d'une frappe toute pourrie (sic) à ras de terre à Christophe Gardié, je crois, face à Sochaux (2-1). Mon plus beau but avec l'ASSE, je l'ai marqué face à Nancy. Sur un long ballon, je l'ai repris en une touche et j'ai lobé Sylvain Matrisciano. On jouait depuis une minute. Nous l'avions emporté largement (4-1). 


L'équipe qui faisait figure de bête noire ?

L'AJ Auxerre et son marquage individuel, son pressing effréné dès le coup d'envoi. Vous saviez que vingt minutes durant, vous alliez subir une tornade. Cela partait dans tous les sens avec Cocard, Vahirua et Coco Martins (avec l'ASSE, Thierry Laurey a cependant battu la formation icaunaise, inscrivant le but du 2-1 à Bruno Martini, le 13 janvier 1991 dans le Chaudron, ndlr). Face à Nantes, j'ai également beaucoup souffert. Une année, nous en avions pris 6. Pas vraiment bon pour la tête... Avec Sainté, au retour d'un stage en montagne, je garde également en mémoire un revers à la maison essuyé face aux Canaris de David Marraud (1-3).  


Tu évoluais dans l'entre-jeu mais tu as également joué plus haut...

Par la force des choses. Ce match face à Nantes a été marqué par la terrible blessure de Philippe Tibeuf. Nous avions également perdu Étienne Mendy, victime d'une fracture à la malléole et mon pote de Valenciennes, Dominique Corroyer. Alors que j'opérais en relayeur aux côtés de Lubo et d'Yvon Pouliquen, j'ai été aligné en attaque pour la première fois à Bordeaux. Prendre la profondeur, ce n'était pas vraiment mon truc. Je le faisais vertement savoir à mes coéquipiers lorsqu'il ne me servait pas dans les pieds ! Avoir un défenseur sur le dos, des spécialistes comme le Sochalien Franck Sylvestre, c'était quelque chose de spécial.


Et ton rôle de recruteur au sein de la maison verte en 2011 ?

J'avais connu une longue période de chômage de 21 mois et je me suis régalé dans ce nouveau rôle. C'était formidable. J'ai beaucoup voyagé, effectué des milliers de kilomètres pour dénicher le joueur correspondant au profil recherché par Christophe (Galtier). Un agent avait indiqué un Ivoirien évoluant à Leeds aux présidents. Je suis allé le voir à Genève à l'occasion d'un match opposant Israël à la Côte d'Ivoire. J'ai été séduit. Il s'agissait de Max-Alain Gradel. J'ai également suivi Jérémy Clément et Fabien Lemoine. Il a signé in-extremis à Sainté alors qu'il était sur le point d'être prêté à l'ETG. J'ai également supervisé le Roumain Banel Nicolita et le Brésilien Paulão, finaliste européen avec Braga face au Porto de Radamel Falcao. J'y croyais beaucoup. C'était, à mes yeux, un défenseur formidable mais il ne s'est pas acclimaté à son nouvel environnement. Dans tous les cas, ce fut une expérience très enrichissante.


Le Matra Racing et l'AJ Auxerre devancés par l'OM et Valenciennes


Le transfert qui ne s'est pas réalisé ?

Valenciennes, lors de chaque intersaison, devait vendre un joueur pour équilibrer son budget. Les deux années précédentes, Jean-Luc Sokal et J.P.P. avaient respectivement signé à Monaco et à Bruges. En 1986, c'était cette fois mon tour. Tout était calé, bien engagé avec le Matra Racing de Victor Zvunka. Cela a traîné. Et puis un agent a fait part au club nordiste de l'intérêt de l'OM. J'ai pris la route en direction de Paris et j'ai rencontré Bernard Tapie et Michel Hidalgo. Deux heures plus tard, je paraphais un contrat de quatre ans avec Marseille. 


Une anecdote ?

J'avais 17 ans en 1981 lorsqu'avec le Sports Études de Troyes, j'ai joué face à son homologue auxerrois. À la fin du match, Guy Roux m'a appelé dans son bureau et m'a dit: "Ce serait sympa que tu nous rejoignes". J'ai réfléchi et finalement je n'ai pas donné suite. Il y avait beaucoup de jeunes et au final peu d'élus. J'ai eu peur de ça et j'ai préféré signer à Valenciennes. Avec Guy Roux, il y a cependant eu toujours du respect et une confiance réciproque.


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