Paroles d'ex Anciens Verts Vendredi 22 Déc. 2023 à 13h36

Lubo, Kastendeuch, Ronaldo,... : les souvenirs de Jean-Pierre Cyprien

Après quelque 400 matches en pro dont 140 sous le maillot stéphanois, Jean-Pierre Cyprien, stoppeur de grand talent, a souhaité "couper avec le monde du football. Sans regret." Retiré aujourd'hui à Nice, ce sémillant quinquagénaire exerce désormais la profession de professeur de sport dans une salle de fitness. Il revient pour nous sur sa brillante carrière et les liens forts qui l'unissent à Saint-Étienne. "Ma fille, Tracy, y est née. Son parrain et l'un de mes meilleurs amis, primeur de son état, René Saada, y réside toujours."

Jean-Pierre Cyprien, au centre, lors de la remise d'un trophée à la Foire de Saint-Étienne en 1993


Jean-Pierre, votre partenaire le plus talentueux ?

Lubomir Moravcik sans hésitation. Lubo était techniquement très fort. Il était puissant et avait la grinta, la rage de vaincre en lui. Il était à l'aise des deux pieds. Jamais, je n'ai vu un joueur aussi fort du pied droit que du pied gauche.


La charnière la plus performante ?

Celle que j'ai formée avec Sylvain Kastendeuch. Nous avons joué ensemble durant trois saisons. Nous étions complémentaires. Il diffusait un calme et une sérénité incroyables. Je débarquais du Havre, j'étais encore jeune et sa présence à mes côtés me rassurait. il parlait beaucoup, me conseillait. Pour ma part, j'étais costaud dans les duels et le jeu aérien. Nous avons formé une belle paire d'arrières centraux. Nous avions une défense solide, la plus hermétique derrière celle des Girondins qui nous avaient devancés d'un seul but. J'ai également évolué aux côtés de Laurent Blanc.


 "Ronaldo ? Il faisait tout en accéléré !"


L'adversaire qui vous a le plus impressionné ?

Le Brésilien de l'Inter, Ronaldo. Je l'ai joué avec Lecce. Il faisait de grosses différences, était impressionnant de par son aisance technique, ses passements de jambes, sa vitesse d'exécution. On avait l'impression qu'il faisait tout en accéléré !


L'attaquant qui vous a posé le plus de problèmes ?

À l'époque, Jean-Pierre Papin claquait beaucoup de buts mais celui qui m'a le plus bluffé, c'est incontestablement Gabriel Batistuta avec la Fiorentina. Un sacré client, extrêmement difficile à museler.


Le joueur le plus rugueux ?

Le Néerlandais du Milan puis de la Juve, Edgar Davids. C'était un super footballeur. Et il avait quelque chose en plus, cette détermination, ce supplément d'âme, cette âpreté dans le combat. Un vrai guerrier, un soldat ! 


Le joueur le plus chambreur, le plus extraverti ?

Jean-Claude Darcheville que j'ai côtoyé à Rennes. Il chambrait, il sortait. La totale! Sylvain Wiltord n'était pas mal non plus...


"Du rêve au cauchemar"


L'équipe qui vous a le plus réussi ?

L'OGC Nice. Jamais, tant avec le HAC qu'à Sainté, je n'ai connu la défaite face aux Azuréens. Et pourtant, devant, il y avait du beau monde. De Jules Bocandé à Daniel Bravo pour ne citer qu'eux.


Celle que vous considériez comme votre bête noire ?

L'OM, même si, paradoxalement, mes deux plus beaux souvenirs avec les Verts, ce sont précisément deux matches face aux Olympiens. En 1993, nous les avions sortis de la Coupe de France en quarts de finale avant de nous incliner à la maison face à Nantes sur un but de Nicolas Ouédec. Précédemment, en 1991, il y avait eu ce match mémorable, marqué par l'épisode de la canette avec J.P.P. que nous avions remporté grâce à Didier Tholot (1-0) mais que nous avons été contraints de rejouer (1-1). Lors du premier match, jamais je n'ai connu une telle ambiance dans le Chaudron noir de monde. Le public criait fort, très fort. C'était impressionnant. 


Votre plus grande désillusion ?

Ma blessure au tendon d'Achille. En une semaine, je suis passé du magnifique au dramatique, du rêve au cauchemar. Le dimanche, nous recevons Marseille. Aimé Jacquet, qui a repris les rênes des Bleus après le traumatisme du revers face à la Bulgarie, était dans les tribunes. Dans la foulée, il me convoque pour un match en Italie à Naples, le mercredi. Tout se passe bien et nous l'emporterons, 1-0, à Naples. Trois jours plus tard, je me romps le talon d'Achille de la jambe droite face à Caen. Je jouais déjà depuis plusieurs semaines avec des douleurs. J'ai subi deux interventions chirurgicales. Aimé Jacquet m'a dit: "Je compte sur toi". Hélas, cette première cape face aux Transalpins sera également la dernière de ma carrière. La désillusion était immense.


Le coach qui vous a le plus influencé ?

Christian Sarramagna. J'avais un bon feeling avec lui. Il débutait et manquait peut-être de poigne, de vécu mais il avait un bon discours auquel j'adhérais.


Le dirigeant qui vous a le plus marqué ?

J'en citerais trois. Le président Hureau au Havre. Il était comme un père pour moi. Son épouse et lui-même, je les considérais comme mes parents. À Sainté, le président André Laurent que j'ai revu récemment avec plaisir lors de la sortie de son livre. Cette soirée m'a d'ailleurs marqué. Les croiser à nouveau, lui, mes coéquipiers et Sylvain, ce fut beaucoup d'émotion. J'en avais les larmes aux yeux. Et puis Calleri au Torino. Il me savait sérieusement blessé mais il m'a quand même engagé. Respect. 


Un but en Vert ?

Celui que j'ai inscrit face au Brest de David Ginola en 1990 dans le Chaudron (6-1). Je suis parti de mon camp, j'ai accéléré, ai éliminé deux ou trois joueurs avant de prendre ma chance du gauche qui n'était pas à proprement parler mon pied fort. Et j'ai trompé la vigilance d'un immense gardien, Bernard Lama, une référence.


Une anecdote que vous n'avez jamais racontée ? 

C'était au retour d'un derby que nous avions remporté à Lyon en 1992 (0-2). Étienne Mendy était sorti, blessé. Lorsque nous sommes montés dans le car plongé dans l'obscurité, il était allongé, sa jambe meurtrie dépassait et je ne l'ai pas vue. Je l'ai heurtée. Il a hurlé. On n'a jamais su si cet incident avait au final aggravé ou pas sa blessure.


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