Avant le déplacement à Bordeaux (mardi, 21 h), le technicien stéphanois rappelle l'objectif commun et souligne la nécessité de redonner confiance au groupe, réputé ces dernières années pour sa solidité.
Est-ce que le match contre Strasbourg vous a rassuré ?
C’était la confirmation de l’état d’esprit, de la générosité, du respect des consignes que nous avions vus à l'entraînement la semaine dernière. Mais, nous sommes convalescents. Marquer à nouveau dans le jeu a été positif. C’est une chose rassurante pour les joueurs. Ce match a également prouvé que nous n’aurons rien dans la facilité. Certaines erreurs de concentration ont eu de grands effets. Dans une période difficile, il faut avoir tous les détails de son côté.
Les buts encaissés sont-ils particulièrement rageants ?
Les deux sont encaissés sur des phases arrêtées. Sur le premier, nous sommes dans l’euphorie, la décharge émotionnelle. Nous voulions déjà rentrer au vestiaire avec un but d’avance. Ces détails, ces erreurs, sont l’affaire de tous. Dans une bonne période, le ballon finit en tribunes. Là, malheureusement, ça termine au fond.
En avez-vous parlé à vos joueurs ?
J’ai vu tous les joueurs. Nous avons fait un débriefing de manière formelle et informelle. Les erreurs font partie du jeu mais je ne condamnerai jamais un joueur. Nous sommes tous conscients que certaines erreurs sont à gommer. Il faut faire un match quasi parfait, en ce moment, pour pouvoir gagner. Quand je vois mon vestiaire, je vois des grands compétiteurs, dont certains sont internationaux. Nous avons la haine de la défaite, même chez les gamins du centre de formation. Certains intériorisent beaucoup, d’autres sont plus exubérants. Nous n’avons pas perdu ce match, nous aurions même pu l’emporter à la fin. Les joueurs ont refusé d’abdiquer. Nous avons stoppé l’hémorragie.
Etes-vous préoccupé par le nombre de buts encaissés lors des trois dernières rencontres ?
Je connais l’ADN de ce groupe et la capacité à bien défendre en fait partie. Il faut revenir aux bases : le sacrifice. Il faut rappeler aux joueurs qui ils sont. Nous les remobilisons autour de ça. Dès l’entraînement, et jusqu’au match, nous devons nous révolter contre le fait de prendre des buts. Mais je sais que ce groupe en est capable, car ç’a été sa marque de fabrique pendant de longues années.
A l'entraînement, quelles sont vos priorités ?
Les priorités sont de redonner confiance à tous les joueurs par des choses simples, de les ramener à ce qu’est la base du football : bien défendre ensemble, récupérer les ballons de manière collective, se canaliser, faire front. Après, ce que nous devons appliquer ensemble, le dispositif, les sorties de balles, les intentions ; tout ça, nous essayons de leur rappeler.
Comment la rencontre avec les Magic Fans s'est-elle déroulée ce dimanche ?
Depuis ma prise de fonctions, j’ai rencontré plusieurs groupes de supporters. Nous sommes dans le dialogue. Comme dans une famille, il faut parfois crever des abcès. Maintenant, place aux actes. Nous avons besoin de sérénité et ça passe par prendre des points. Le match contre Strasbourg était difficile à envisager, car c’était notre retour chez nous après le derby. Les joueurs ont fait front, ils ont donné ce qu’ils pouvaient dans ce match-là.
Ce match opposera deux équipes qui sont en déficit de confiance…
Ce sont deux équipes qui ont besoin de points, qui sont dans une situation quasi identique. Nous savons l’importance des trois points de demain. Ce sont deux bonnes équipes en manque de confiance. On parle souvent de détails dans ce genre de rencontres. Il faut être conscients de la situation, ne pas tergiverser, respecter le plan que nous mettrons en place et ne pas tenter des choses qui ne réussissent pas quand on manque de confiance. Nous avons bien analysé Bordeaux et mis des choses en place ce matin (lundi matin). Bordeaux est une bonne équipe en crise de confiance, mais avec des individualités à fort potentiel, notamment dans le un contre un. Jocelyn (Gourvennec) a des idées de jeu très claires. Il y aura des temps de jeu de possession de leur part, avec de la vitesse, de l’explosivité à la récupération. Nous savons ce qu’ils vont nous proposer et nous savons ce que nous allons leur proposer. L’équipe la plus sereine, la plus équilibrée, aura un avantage.
Quel regard portez-vous sur l’apport de Jean-Louis Gasset ?
Jean-Louis apporte beaucoup au club. Très tôt le matin et jusqu’à très tard le soir, nous sommes dans l’échange avec tout le staff. Les changements, les différentes options : nous discutons. Je rentre à la maison avec plusieurs choses en tête, je dors là-dessus et je décide le lendemain. Au final, nous ne sommes jamais très loin de partager le même avis. Avec les joueurs, c’est très clair. Nous n’avons qu’une seule envie : gagner.
